De l’avis de plusieurs analystes, la vacarme suscité par le Maroc autour de la position de l’Algérie à l’égard de la question sahraouie relève d’une vile manœuvre visant à faire diversion de son incapacité à gérer ses affaires dans le contexte de crise multidimensionnelle qui le frappe et du fait de pressions étrangères exercées pour l’amener à cesser ses violations des droits de l’homme au Sahara occidental occupé.
Pour l’enseignant universitaire Saichi Mustapha la campagne de dénigrement menée par le Maroc à l’encontre de l’Algérie vise à faire diversion à la suite des échecs politiques et socio-économiques du royaume à l’origine des troubles sociaux qui ont suivi la hausse des prix des produits de base.
Le soutien régional et international grandissant à la cause sahraouie est également à l’origine de cet acharnement inégalé contre l’Algérie, a estimé l’universitaire qui a cité les pressions exercées par le département d’Etat américain et l’Union européenne sur le Maroc pour la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés outre l’exigence faite par l’envoyé onusien Christopher Ross dans la région de négociations directes entre les deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario).
Le projet de résolution de la commission de décolonisation qui a planché, pour la première fois, sur l’exploitation illégale des richesses du peuple sahraoui figure également parmi les causes de cette montée de fureur, a-t-il ajouté précisant que le palais royal cherchait à détourner l’opinion publique interne et internationale vers un ennemi nommé l’Algérie.
Le Maroc a de tout temps alimenté l’animosité à l’égard des positions de principe de l’Algérie sur la sacralité des frontières et le principe de décolonisation dans le monde, a-t-il encore déclaré.
De son côté, l’enseignant Abdelali Rezagui est d’avis que les motifs réels de cet acharnement du Maroc et le rappel de son ambassadeur à Alger renvoient au rapport de l’émissaire onusien Christopher Ross relatif aux droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.
La visite attendue du secrétaire d’Etat américain, John Kerry dans la région devant commencer par Alger avant Rabat a vraisemblablement été mal appréciée au regard des relations liant les Etats unis au royaume alaouite, soutient-il.
Il ne dissocie pas non plus cette campagne haineuse de la visite attendue du Premier ministre français et les projets envisagés dans le cadre de cette visite sans compter, a-t-il ajouté, que sur le plan interne, le roi du Maroc a toujours joué la carte du Front Polisario pour gagner les partis d’opposition.
Pour ce qui est de la profanation de l’emblème national, M. Rezagui considère que les conséquences de cet acte seront lourdes pour les relations entre les deux pays en ce sens qu’il s’agit d’une atteinte à la souveraineté nationale.
L’Algérie ne saurait faire table rase d’un tel comportement qui en plus, est intervenu le jour de l’anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution du 1er novembre, a-t-il souligné.
Il s’est toutefois félicité de l’attitude de l’Algérie qui vient de faire face avec la plus grande sagesse à « un grave précédent entre deux pays arabes voisins ».
Mohand Berkouk a noté pour sa part que le comportement du Maroc à l’égard de l’Algérie n’était pas nouveau. Ce pays s’est déjà rendu coupable d’une violation des frontières de l’Algérie au lendemain de son indépendance, a-t-il rappelé.
L’attaque menée par le Maroc contre l’Algérie vise à dévier l’attention de la crise qui le frappe et à faire diversion des violations des droits de l’homme au Sahara occidental occupé, a-t-il encore ajouté.