Le tribunal d’Oran aura donc été sensible aux arguments des deux avocats du salafiste Abdelfattah Hamadache, chef du Front de la Sahwa islamique, qui avaient plaidé l’incompétence de la juridiction, au motif que l’appel de leur mandant est lancé à partir d’Alger.
Mardi, jugeant l’affaire en appel, le tribunal d’Oran s’est déclaré territorialement incompétent de la plainte déposée par le jeune écrivain Kamal Daoud, considérant qu’elle est du ressort d’un tribunal algérois, lieu de résidence du salafiste.
Pour rappel, le 8 mars dernier, le tribunal pénal d’Oran, jugeant l’affaire en première instance avait condamné l’auteur de la fatwa contre Kamal Daoud à 6 mois de prison dont trois mois ferme. L’accusé a également été condamné au paiement de 50 000 dinars d’amende et d’un dinar symbolique au titre de la réparation du préjudice.
Le 31 mai, Abdelfattah Hamadache avait obtenu l’annulation de la première condamnation. Abdelfattah Hamadache, présent au tribunal d’Oran, maintient sa fatwa contre le journaliste et écrivain expliquant avoir « agi en citoyen algérien musulman, jaloux et fier de sa religion attaquée par un apostat ».
Visiblement, le tribunal d’Oran a trouvé dans la requête des avocats de Abdelfattah Hamadache, c’est-à -dire l’incompétence territoriale, une issue de secours pour se débarrasser d’une affaire encombrante, préférant laisser la patate chaude à un tribunal algérois.