Le coup d’envoi symbolique de la phase de «la marche à blanc», dernière ligne droite avant la mise en service commercial du tramway d’Oran, sera donné par le ministre des Transports, M. Amar Tou, le 2 mars, a-t-on appris auprès du wali.
Le ministre sera accompagné dans cette mission d’une délégation composée des walis de quatre wilayas, à savoir Sidi Bel-Abbès, Ouargla, Mostaganem et Aïn Témouchent, selon la même source. Les chefs d’exécutifs locaux respectifs de ces quatre wilayas ne seront pas invités à l’effet de rehausser le cérémonial du rendez-vous, mais dans un objectif bien précis, puisque leurs villes respectives sont, elles aussi, concernées par des projets de tram, quoiqu’à des échéances très différentes.
En prévision de cette opération, la direction des Transports de la wilaya d’Oran a déjà finalisé le programme, dans tous ses chapitres (technique, organisationnel, cérémonial, etc.), d’après le premier responsable local du secteur, M. Talha, qui intervenait à ce sujet, lundi, au briefing de l’exécutif. Ce dernier a tenu à préciser au préambule de son propos la différence entre les «essais techniques» et «la marche à blanc», qui sont deux manœuvres, deux étapes aussi différentes l’une de l’autre. En bref, la marche à blanc, a-t-il expliqué, consiste à faire circuler une rame (ou plusieurs) le long d’une partie (ou de la totalité) du tracé, avec (ou sans) des passagers à bord. Il s’agit, autrement dit, d’une exploitation «non commerciale» de ce moyen de transport.
Le planning prévu consiste en fait à lancer une rame, puis 2, ensuite 3 ainsi de suite jusqu’à atteindre le nombre de 30, et ce, tronçon par tronçon, jusqu’au bouclage de tout le circuit des 18 km. Les rames circuleront avec passagers à bord, a précisé le même responsable. Dans un premier temps, il est question d’utiliser, pour ainsi dire, la délégation officielle et les gens l’accompagnant comme passagers, en attendant la programmation au fur et à mesure de voyages à blanc transportant des passagers présélectionnés pour les besoins de la sécurité et le bon fonctionnement de l’opération d’essais.
Ce dernier a fait savoir, par ailleurs, que le tram d’Oran aura sa police. Une brigade spéciale est en cours de formation à Alger et sera, à l’occasion de la marche à blanc, présente sur place pour simuler un dispositif sécuritaire accompagnant la circulation des rames transportant des voyageurs. Il s’agit donc d’une unité spéciale, sous les commandes d’un officier, qui suit une formation spécialisée, axée sur la sécurité dans les moyens de transport de masse, avec à la clé un module «tram» à part entière, au niveau des écoles de formation de la DGSN, appuyée de stages pratiques au niveau du tram et du métro d’Alger. Il y a lieu de noter, dans ce même registre, que quelque 232 agents, représentant le premier lot des effectifs spécialisés, ont été formés spécialement pour le métro d’Alger. La DGSN comptait affecter une brigade de quelque 600 agents pour la sécurisation de ce moyen de transport. Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du «plan de sécurité interne» du tramway d’Oran, le directeur des Transports de la wilaya a indiqué qu’il sera question lors de la marche à blanc, qui s’étalera sur près de deux mois, de simulation d’accidents (par exemple, des collisions entre le tram et un véhicule léger, entre le tram et un bus, un accident impliquant des piétons, etc.).
Le tracé du tramway d’Oran totalise 18 km de voies et va assurer le transport de 90.000 passagers par jour à bord de ses 30 rames. Le départ de chaque rame se fera toutes les 7 minutes, de 5 h du matin jusqu’à 23 h. L’exploitation a été confiée à la Société algéro-française d’exploitation des tramways d’Algérie (SETRAM), une joint-venture entre la société française RATP Dev (49%) et la partie algérienne composée de l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et l’Etablissement public de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA).