Le train de la présidentielle s’est ébranlé depuis vendredi dernier: Doutes et certitudes d’un rendez-vous

Le train de la présidentielle s’est ébranlé depuis vendredi dernier: Doutes et certitudes d’un rendez-vous

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Qui sont ces six partis politiques et sept personnalités qui se sont précipités pour retirer des formulaires de candidature à l’élection présidentielle? Sont-ils capables de faire le contrepoids? Ou est-ce juste un échauffement pour une prochaine élection présidentielle?

Le train de la présidentielle s’est ébranlé, vendredi dernier, dès la convocation du corps électoral. Une convocation qui devait permettre un début de décantation de la situation. C’est loin d’être le cas. Avec cette convocation, il y a une certitude: le scrutin aura lieu le 18 avril prochain. Mais il y a aussi une grande interrogation, celle de savoir si le président sortant va descendre à la prochaine station ou s’il va rempiler pour un nouveau mandat. Car et là aussi c’est une certitude: toute l’élection présidentielle tourne autour de la personne du chef de l’Etat sortant et de sa décision à prendre place ou pas dans le train.

Loin d’être responsable d’une telle situation, Abdelaziz Bouteflika, en tant que candidat, fait peur à ses adversaires. De leurs aveux mêmes, d’ailleurs, comme cela a été affirmé par Bouguerra Soltani qui, tout en fardant son intention de concourir au scrutin du 18 avril prochain a affiché sa conviction que si le président Bouteflika brigue un nouveau mandat: «Aucun autre candidat n’est en mesure de le concurrencer.» Expliquant les raisons, l’ancien président du MSP ajoute: «Aujourd’hui il y a quatre ou cinq partis qui le soutiennent. S’il annonce sa candidature, il aura le soutien des syndicats, des organisations et la société civile.»

Alors qui sont ces six partis politiques et sept personnalités qui se sont précipités pour retirer des formulaires de candidature à l’élection présidentielle avant même que le président ne statue sur sa participation? Sont-ils capables de faire le contrepoids? Ou est-ce juste un échauffement pour une prochaine élection présidentielle? Et si ce n’est ni l’un ni l’autre cas, est-ce pour amuser la galerie? Parlons-en. En premier, il y a Ali Benflis, ancien chef du gouvernement, président d’un parti politique qui s’est classé en deuxième position lors de la dernière présidentielle de 2014. C’est là une candidature «sérieuse».

A 72 ans, l’ancien secrétaire général du FLN qui aspire à devenir président depuis 2004, avait pourtant laissé entendre qu’il n’allait pas se présenter contre le président Bouteflika. Il semble bien que l’homme a révisé sa copie et a gagné en confiance. Une certitude donc, Benflis semble convaincu d’avoir plus de chances que lors des deux derniers scrutins. En second, vient la candidature de Ali Ghediri, l’ex-général-major à la retraite. Celle-ci peut être classée dans la sous-rubrique «échauffement pour une prochaine présidentielle». Car, il faut bien voir la vérité en face, le candidat Ghediri est un illustre inconnu pour les Algériens.

Et même si cela n’est pas un handicap en soi pour briguer un mandat présidentiel, beaucoup d’autres paramètres, objectifs, vont se mettre sur le chemin qui mènerait Ali Ghediri à El Mouradia. L’ex-général-major qui est en droit de se porter candidat à la candidature, semble cependant foncer droit dans le mur. Comment va-t-il réussir à mener sa campagne? Qui la financera? Quels sont ses relais? Ses appareils politiques mobilisateurs? Sans aucun passé politique, réussira-t-il à convaincre face à des goupils en la matière? A défaut donc de décrocher le sésame en 2019, Ali Ghediri va sûrement profiter de cette candidature pour imposer son image au sein de l’opinion.

Avec sa belle plume, l’ex-général-major a encore des années devant lui pour séduire et qui sait, ses paroles pourraient bien lui ouvrir, dans un proche avenir, une voie présidentielle. Que reste-t-il? Toutes les autres candidatures qui n’ont de sérieux que le fait de figurer dans le comptage officiel de l’administration de Nouredine Bedoui. Faut-il rappeler qu’en 2014, il y a eu 106 candidats à la candidature. Ce sera également le cas pour 2019 puisque déjà, des prétendants à El Mouradia, qui n’avaient réussi ni à rassembler les signatures ni à faire un score honorable lors des scrutins précédents se sont déjà bousculés au portillon du ministère de l’Intérieur pour retirer les formulaires.

C’est le cas notamment du Rassemblement algérien de Ali Zeghdoud ou encore d’autres partis, inconnus sur la scène politique comme le Front des jeunes démocrates pour la citoyenneté (Fjdc), le parti Ennasr El-Watani,et bien d’autres indépendants ayant affiché leur intention de participer à cette élection, il ne s’agit là que d’une figuration. Et parmi cette foule de postulants, un seul homme continue de focaliser toutes les attentions et de nourrir le doute: le président sortant Abdelaziz Bouteflika.