Le trafic de faux billets s’amplifie

Le trafic de faux billets s’amplifie

Alors que le Premier ministre n’a cessé d’appeler, à chaque occasion, les acteurs de l’informel à introduire leurs « chkaras » dans les banques, certains ont trouvé l’opportunité pour passer à l’action en fraudant. Il s’agit des cartels de trafic de faux billets en devises et en dinars, qui sont en train d’alimenter le marché noir en grosses quantités de fausses monnaies.

En pleine crise financière que traverse le pays, le trafic de faux billets en monnaies nationale et étrangère a brusquement repris, ce qui a intrigué les spécialistes.

Les récents démantèlements en série de plusieurs grands réseaux de trafic de faux billets, après des semaines d’enquêtes des gendarmes des brigades de recherches, notamment à Tlemcen, Alger, Chlef et Oran, démontrent la montée fulgurante de ce fléau qui, à un certain moment, était beaucoup moins inquiétant. Cela au moment où le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait appelé les détenteurs de fonds de l’informel à les mettre dans les banques. Selon la Banque d’Algérie, l’argent circulant dans l’informel se monte à des sommes parmineuses.

Au moment même de ces appels du Premier ministre, les réseaux de trafic de faux billets ont accentué leur activité, ce qui a nécessité une réplique forte des services de sécurité. En l’espace d’un mois, les gendarmes ont pu démanteler près d’une dizaine de réseaux spécialisés dans le trafic de faux billets et récupéré des milliards de centimes en dinars et en euros.

La plus grande affaire élucidée par les gendarmes est celle de Tlemcen, où trois milliards en faux euros ont été saisis par les gendarmes enquêteurs (voir nos éditions précédentes). En effet, les gendarmes de Tlemcen ont saisi, lors d’un coup de filet, de faux billets de banque en coupures de 2 000 DA, d’un montant global d’un milliard et 994 millions de centimes ; tandis qu’une autre somme colossale en faux euros, venue du Maroc, a été également saisie lors de cette affaire.

Deux hommes du réseau ont été interpellés suite à une souricière tendue par les gendarmes. L’affaire remonte à la fin du mois de septembre passé lorsque les deux hommes roulaient à bord d’un véhicule léger, à hauteur de la station services située sur l’autoroute Est-Ouest, dans la circonscription communale d’Amieur.

Ces derniers étaient en possession des faux billet de banque en coupures de 2000 DA, d’une somme globale d’un milliards et 994 millions de centimes et d’une autre somme colossale en faux euros, sous forme de fausses coupures de 200 et 500 euros. Une véritable caverne d’Ali Baba. Les grosses sommes en faux billets étaient destinées à alimenter le marché noir des devises de l’Ouest et d’Alger, d’après l’enquête des gendarmes.

Chlef, le nouveau bazar des faux billets

Sidi Lakhdar et Aâchaâcha, deux communes de la wilaya de Chlef où de plus en plus de dépôts clandestins sont utilisés par les cartels de trafic de fausses monnaies avant que les billet soient transférés, à bord de véhicules de luxe, vers les marchés de l’informel de l’Ouest et du Centre du pays.

Le trafic de faux billets de banque, en dinars algériens ou en monnaies étrangères, dont l’euro, reprend. Après Tlemcen, les gendarmes enquêteurs ont réussi un autre important coup de filet en démantelant encore un vaste réseau, cette fois à Chlef. Ici, quatre hommes ont été déférés devant le parquet d’El Harrach dans une affaire portant plus de 800 millions de centimes en faux billets de banque. La mise hors d’état de nuire du réseau a permis aux enquêteurs de la Gendarmerie d’El Harrach de retrouver les traces de la bande.

Cette dernière alimentait les marchés de l’informel des devises de la capitale en faux billets. Selon les gendarmes, les trafiquants sont âgés entre 25 et 40 ans. Ils ont été interpellés suite à des perquisitions de domiciles effectuées dans la banlieue algéroise et à Chlef. D’après le communiqué, les nommés Y. M, T. A, G. H et L. A sont impliqués dans l’écoulement de plusieurs centaines de millions de centimes en faux billets de 1 000 et 2 000 DA sur le marché noir de la capitale.

Lors des perquisitions, les enquêteurs de la Gendarmerie d’El Harrach ont saisi une somme d’argent estimée à plus de 800 millions de centimes en faux billets. L’enquête des gendarmes a été lancée suite à la provenance de renseignements faisant état de la présence de plusieurs individus qui s’adonnaient au trafic de faux billets au marché communal de Sidi M’hamed, en plein centre d’Alger.

En quelques semaines, les enquêteurs de la brigade d’El Harrach ont identifié les suspects avant de surveiller les allers et retours de ces trafiquants. En date du 3 octobre passé, deux membres du réseau ont été arrêtés à bord d’un véhicule léger dont la fouille dudit a permis aux gendarmes de découvrir 250 millions de centimes en faux billets (1 000 et 2 000 DA) soigneusement cachés à l’intérieur d’une valise. La souricière tendue aux deux trafiquants s’est déroulée, faut-il le souligner, en plein centre de Sidi M’hamed.

L’enquête des gendarmes a déterminé que c’est au niveau de la wilaya de Chlef que les faux billets sont fabriqués par deux complices. C’est dans des dépôts clandestins que les deux complices en question recouraient à la fabrication de faux billets de 1000 et 2000 DA avant de les acheminer vers Alger. Pour alimenter les marchés informels de la capitale.