L’ambassadeur Francisco Madeira Caetano José, représentant spécial du président de l’Union africaine (UA) chargé de la coopération pour la lutte antiterroriste et directeur du Centre africain d’Etudes et de Recherches de l’UA (CAERT), rencontré en marge de cette deuxième session du Groupe de Travail sur le Sahel, soutient que la lutte contre le terrorisme dans cette vaste région nécessite tout d’abord des moyens technologiques sophistiqués pour le renseignement et la prévention des attaques terroristes.
« Tout le monde (Nations unies, UE, UA, les pays du voisinage…) doit s’appliquer dans la lutte antiterroriste dans cette région. Nous avons bien cerné le problème. Nous avons fait de très bonnes analyses, maintenant nous devons agir dans les domaines de la prévention, du renforcement et de l’application de la loi.
Nous devons agir dans le domaine de la défense militaire et cela nécessite beaucoup de moyens et un travail de renseignement. Nous avons besoin de drones de reconnaissance tactique à haute altitude pour repérer et neutraliser les groupes terroristes », confie le représentant du président de l’Union africaine.
Questionné sur les attentes de l’UA de notre pays, il a signalé que l’Algérie, qui dispose d’une grande expérience dans le domaine, est un « partenaire incontournable » dans la région du Sahel.
Quant au diplomate français, Michel Reveyrand de Menthon, désigné en mars dernier « Monsieur Sahel », il avoue que le triomphe sur le terrorisme nécessite une « émergence d’une conscience régionale » pour mieux lutter contre la menace terroriste.
Le représentant de l’Union européenne reste un fervent défenseur de la « stratégie globale ». Selon cet expert de la région du Sahel, les dernières évolutions dans la région appellent à une redéfinition de la nature de la menace terroriste, des moyens et de la portée de la lutte antiterroriste. Il a réitéré, dans ce contexte, la nécessité d’interrompre le mécanisme de payement des rançons aux groupes terroristes.
Soutenant que l’action militaire ne peut être la seule arme ou solution pour l’éradication du terrorisme dans la région, le diplomate européen a révélé que l’UE va aider les pays africains dans les domaines de la bonne gouvernance. L’urgence réside aujourd’hui, selon le diplomate européen, dans la reconstruction du Mali. Le programme de reconstruction devra être accompagné d’un processus de réconciliation.
Le représentant spécial de l’Union européenne (UE) a aussi estimé que la « menace terroriste demeure sérieuse » au Sahel en dépit de l’affaiblissement des groupes terroristes. Il est à noter que le diplomate français Michel Reveyrand de Menthon a une grande expérience de la région puisqu’il a été ambassadeur au Mali entre 2006 et 2011 puis au Tchad.
Sofiane M.