L'équipe du Togo a quitté l'Angola dimanche soir à bord d'un avion venu la chercher dans l'enclave de Cabinda, où elle a été victime vendredi d'une attaque meurtrière. /Photo prise le 9 janvier 2010/REUTERS/Amr Abdallah Dalsh
Le Togo n’avait toujours pas pris dimanche de décision définitive sur son éventuelle participation à la Coupe d’Afrique des Nations, deux jours après l’attaque meurtrière contre son équipe en Angola.
Les joueurs sont repartis vers le Togo dimanche soir à bord d’un avion venu les chercher dans l’enclave angolaise de Cabinda, où ils ont été victimes vendredi d’une fusillade qui a fait trois morts.
Leur entrée en lice est prévue lundi contre le Ghana mais les autorités togolaises ont demandé à la Confédération africaine de football (Caf) un aménagement de leur calendrier pour leur permettre d’envisager une participation au tournoi.

La Can a débuté comme prévu dimanche soir à Luanda, avec un nul 4-4 de l’Angola contre le Mali.
Un feu d’artifice spectaculaire a illuminé la cérémonie d’ouverture et les spectateurs du premier match de la compétition ont observé une minute de silence en hommage aux trois morts de l’attaque de vendredi.
Outre le chauffeur de l’autocar, l’entraîneur adjoint et l’attaché de presse de l’équipe du Togo ont été tués.
Blessé par balles, le gardien de but remplaçant Kodjovi Obilale a été transféré dans un hôpital à Johannesburg, en Afrique du Sud. Son état est stable, selon les médecins.
L’attentat a été revendiqué par les rebelles séparatistes du Front de libération de l’enclave de Cabinda (Flec).
Christophe Tchao, le ministre togolais des Sports, a déclaré dimanche que le Togo pourrait revenir sur sa décision de ne pas participer à la Coupe d’Afrique des Nations.
« Nous avons décrété une période de deuil de trois jours. Les joueurs partent avec nous et avec les corps de leurs frères tombés et nous avons demandé à la Caf de trouver un arrangement pour qu’on puisse rattraper la compétition », a dit Christophe Tchao à Cabinda.
« ON EST OBLIGÉ »
Le gouvernement togolais avait auparavant exigé le retrait de son équipe de la compétition.
Les joueurs togolais ont rapporté dimanche qu’ils ne participeraient pas à la Can conformément à la volonté de leur gouvernement.
« On rentre, on est obligé, le gouvernement veut qu’on rentre à la maison », a déclaré à Reuters le milieu de terrain togolais du FC Nantes Thomas Dossevi.
« S’ils jouent les matches à Cabinda, il risque d’y avoir encore des problèmes sur ce site », a-t-il ajouté. « On a peur pour les autres équipes. »
Le capitaine togolais Emmanuel Adebayor avait confirmé le retrait de son équipe au micro de RMC.
« On a fait une réunion entre joueurs hier (samedi) et on s’est dit qu’on était quand même des footballeurs », a dit la star de l’équipe togolaise.
« On a tous décidé de faire quelque chose de beau pour le pays et de jouer pour rendre hommage à ceux qui sont morts. Malheureusement, le chef de l’Etat et les autorités du pays en ont décidé autrement. On va donc plier bagages et rentrer chez nous », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre togolais, Gilbert Houngbo, avait laissé entendre dimanche, peu avant les déclarations des joueurs, que le Togo quitterait la compétition.
« Si une équipe ou des personnes se présentent sous les couleurs togolaises, il s’agira d’une fausse représentation », avait-il dit, s’adressant à la presse à Lomé.
Edité par Patrick Vignal