Les responsables du secteur de l’habitat ont avoué leur incompétence devant ces énigmatiques chantiers non finis.
Après les logements précaires contre lesquels les pouvoirs publics mènent une lutte implacable, comme le confirme l’annonce faite, hier, par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, en charge du secteur, de la distribution de 3000 unités de logements de type location-vente sur les sites de Aïn Malha, de Ouled Fayet et de Réghaïa (Alger) dans le courant de cette semaine et de 7000 autres à l’échelle nationale. Cette situation laisse pantois.
En effet, quelle réponse donner pour ces chantiers «fantômes» de cités qui essaiment un peu partout dans le pays. Ces chantiers, véritables spectres, sont surtout visibles autour des agglomérations où est érigé le gros oeuvre de «futures» cités non finies pour d’obscures raisons bureaucratiques, de matériaux ou de financement surtout. Ces pseudo-cités sont souvent l’oeuvre de coopératives de logements lancées par des promoteurs indélicats qui abusent de la crédulité, parfois naïve, des mal logés ou des sans-logis.
Ces derniers ont pour la plupart englouti tous leurs biens et économies dans un projet qui s’éternise après avoir dressé de véritables villes ou édifices justement «fantômes» comme le fut si longtemps le fameux chantier «Titanic» du quartier Belouizdad à Alger.
Il s’agit des chantiers fantômes disséminés à Draria en banlieue algéroise. Malgré les promesses répétées et ressassées à chaque sortie du ministre de l’Habitat, la situation reste inchangée.
Comme cette aléatoire cité LSP des 2864 Logements de Draria, pour ne citer que celle-ci qui est toujours «au point mort» comme partout ailleurs!
Les responsables du secteur ne savent-ils donc pas qu’un chantier qui n’avance pas se dégrade? C’est une loi de la nature, c’est l’érosion qui fait son travail et dégrade inexorablement le gros oeuvre bâti.
Ces mêmes responsables ont avoué leur incompétence dans le traitement de ces dossiers énigmatiques et plus que douloureux pour les citoyens intéressés.
Mépris, hogra…les termes ne sont pas assez durs pour décrire ou traduire le désespoir de plusieurs dizaines de familles de souscripteurs qui se débattent dans la tourmente après avoir vendu leurs bijoux pour certains et divers biens pour accéder au droit le plus élémentaire garanti par la Constitution, un toit.
Des carcasses d’immeubles construites sont abandonnées aux aléas climatiques sans aucun suivi ni intervention matérielle, de véritables chantiers fantômes a-t-il été convenu de les appeler par la presse.
L’affaire traîne en longueur depuis 2008 et les souscripteurs prennent leur mal en patience et risquent de s’échauffer avant de «déborder».
D’aucuns des souscripteurs lésés par des promesses non tenues, se proposent de s’adresser à l’Association de la Ligue algérienne des droits de l’homme afin d’obtenir gain de cause.