Le “Think Tank” a participé aux travaux de la 20e réunion Tripartite: Care plaide pour l’accélération des réformes

Le “Think Tank” a participé aux travaux de la 20e réunion Tripartite: Care plaide pour l’accélération des réformes

Le Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise souligne la nécessité d’afficher la priorité politique du gouvernement en faveur du nouveau modèle de croissance.

Le Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care), qui a participé la 20e réunion de la tripartite, lundi dernier, à Annaba, est revenu, une fois de plus, “sur la nécessité d’accélérer la transformation en profondeur de l’organisation de notre économie”. Dans une contribution distribuée lors des travaux de la 20e rencontre tripartite, Le think tank souligne la nécessité “d’affirmer plus franchement la priorité politique du gouvernement en faveur du nouveau modèle de croissance”.

Il estime qu’“en dehors des propositions qu’il a portées en termes d’ajustements de la politique budgétaire, ce document, déjà finalisé depuis une année, a été quelque peu oublié et n’a même pas fait l’objet d’une présentation publique, encore moins d’une adoption solennelle par les autorités économiques du pays”.

Aussi, en plus de la nécessité absolue qu’il y a à combler cette lacune et à en faire un document de travail autour duquel vont devoir se structurer les politiques publiques, Care recommande de le compléter par des dispositifs opérationnels. “La fixation d’objectifs Smart (Spécifique, Mesurable, Accessible, Réaliste et Temporel), adossés à des plans d’action reprenant des indicateurs-clés de performance (KPIs) pour un suivi continu, nous paraît être un impératif pour le succès de sa mise en œuvre”, a-t-il suggéré. Care ne semble pas partager la démarche du gouvernement concernant la réduction des importations.

“La réduction de la propension à importer devrait être recherchée à travers des mécanismes classiques de régulation économique et non pas à travers les restrictions administratives ou les quotas à l’importation”, estime le think tank. Ce dernier propose le recours à une gestion appropriée et plus active du taux de change du dinar, “qui mette fin à la surévaluation chronique et structurelle de la monnaie nationale”.

Care suggère, aussi, “la réforme rapide et urgente du système des subventions, non pour les supprimer, mais pour faire en sorte qu’elles soient orientées résolument vers le soutien à la production locale et non plus au soutien de la consommation de productions importées”. Le think tank plaide, par ailleurs, “pour la réforme en profondeur du système d’organisation en place au niveau de nos ports commerciaux qui sont aujourd’hui une des causes majeures de surcoûts et de gaspillages dans la gestion de notre commerce extérieur (au stade actuel, plus les marchandises attendent dans les zones portuaires et aéroportuaires, plus les entreprises portuaires s’enrichissent, ce qui est aberrant en soi)”.

Plus globalement, Care souligne la nécessité “d’un débat national sur le thème des engagements commerciaux extérieurs de notre pays pour les vingt prochaines années”. Pour le think tank, “il s’agit de mettre sur pied un véritable projet d’arrimage au marché mondial qui fasse de l’Algérie une plateforme de sous-­traitance et de co-­traitance internationale intégrée aux chaînes de valeur régionales et mondiales, que ce soit dans l’industrie ou dans les services (parent pauvre de notre économie)”.

De même, ajoute Care, “la politique en matière d’accueil de l’investissement étranger devrait être libérée des entraves actuelles, en dehors de quelques secteurs stratégiques pour lesquels l’État algérien souhaiter garder une mainmise”. Évoquant le marché africain, le think tank estime que “la construction d’un axe Algérie-­Afrique ne pourra se faire que dans la perspective d’une Algérie ouverte au monde, loin de toute vision dogmatique ou idéologique, et passe d’abord par une remise à l’ordre du jour du projet d’intégration économique et commerciale des pays de l’UMA”.

Dans sa contribution Care a, également, évoqué la nécessité de redéfinir les périmètres de l’intervention de l’État dans la conduite de l’économie nationale, l’impératif d’une économie numérique et l’urgence de mettre en place un environnement économique au service de la performance des entreprises. Sur ce dernier point, Care annonce avoir achevé “un projet ambitieux de Plan national d’amélioration du climat des affaires (Pnaca)/NBA (National Business Agenda), qu’il a mené au long de deux années de consultations directes avec l’ensemble des associations professionnelles représentatives des intérêts des PME & TPE sur l’ensemble du territoire national”.