Auteur d’une belle prestation face à Hambourg, l’international algérien de Mönchengladbach confirme qu’il est au top de sa forme. Il est très content de son retour sur les terrains et de la victoire de son équipe.
Sa titularisation a permis à Mönchengladbach de renouer avec le succès après une série de mauvais résultats. N’étant pas indifférent à ce qu’endurent ses équipiers en équipe nationale, à savoir Karim Ziani et Antar Yahia avec leurs clubs, l’attaquant des Verts de Mönchengladbach avoue que ces deux joueurs ont leurs places et qu’ils ne méritent pas de se retrouver sur le banc.
Après une absence de deux semaines pour cause de blessure, vous avez rejoué titulaire dimanche face à Hambourg, vous étiez sûrement content de retrouver les terrains…
Je suis doublement content et de mon retour sur les terrains et de la précieuse victoire acquise devant une grosse équipe. J’étais contraint au repos depuis le 12 mars dernier, à cause d’une blessure que j’ai contractée aux entraînements. Mais Dieu merci, j’ai retrouvé la compétition et mon équipe a renouée avec la victoire après une série de mauvais résultats.

Justement, votre retour a été bénéfique pour votre équipe, qui a mis fin à sa série de mauvais résultats…
J’essaye toujours d’apporter un plus à l’équipe. C’est vrai que mon équipe à concédée de lourdes défaites ces dernières semaines, mais on s’est bien ressaisis face à une bonne équipe de Hambourg.
Le match n’a pas été donc facile pour vous ?
Absolument, Hambourg joue le haut du tableau. C’est une équipe qui visait le titre au début de la saison et j’avoue que notre mission n’a pas été du tout aisée dimanche dernier. On a montré de belles choses sur le terrain et cette victoire nous fera beaucoup de bien.
Vous nous avez affirmé après votre blessure que vous ne prendrez aucun risque en prévision de la prochaine Coupe du monde, le fait de jouer dimanche veut dire que vous vous êtes totalement rétabli ?
Comme je vous l’ai déjà dit, Je me prépare pour la Coupe du monde et je ne veux aucunement rater le rendez-vous de l’Afrique du Sud. Je ne prendrai aucun risque, d’autant que cet événement approche à grandes enjambées.
Je commence à retrouver mes sensations et je suis heureux d’avoir retrouvé la compétition.
Vous avez joué 90 minutes avant que votre entraîneur ne vous fasse remplacer dans les arrêts de jeu, comment vous vous êtes senti sur le plan physique ?
Je me suis senti bien. Les deux semaines de repos dont j’ai bénéficié après ma blessure m’ont fait beaucoup de bien. J’ai retrouvé ma condition et c’est pour moi une chose très positive de rejouer. Je me porte bien et le tenterai d’améliorer certaines choses à l’avenir.
Que comptez-vous améliorer au juste ?
Je suis un compétiteur et il y a des petits détails que j’essaye d’améliorer à chaque fois. Je fais de mon mieux pour apporter le plus attendu de moi et par voie de conséquence, tenter de progresser.
La victoire acquise devant Hambourg, a permis à votre équipe de quitter définitivement la zone rouge, cela doit vous réjouir, n’est-ce pas ?
A vrai dire, notre équipe n’a jamais été dans la zone rouge. C’était chaud après les deux lourdes défaites concédées durant ces deux dernières semaines, mais le succès arraché devant Hambourg nous a permis de mettre un terme à la série de mauvais résultat. Notre objectif est le maintien en première division et je pense qu’on est très bien placés pour l’atteindre. On essayera de grappiller le maximum de points pour tenter de finir la saison à la meilleure place possible.
En votre absence, votre équipe a chuté lourdement par deux fois, votre entraîneur a-t-il fait une pression sur vous pour jouer, surtout lorsqu’on sait qu’avec votre retour face à Hambourg votre équipe a renoué avec le succès, qu’en dites-vous ?
Je ne veux pas m’étaler sur ce sujet. J’ai contracté une blessure et de peur d’une complication, surtout que le Mondial n’est pas loin, j’ai préféré me consacrer exclusivement aux soins. Dieu soit loué, je me sens bien et ma blessure n’est qu’un ancien mauvais souvenir.
Contrairement à vous, Karim Ziani et Antar Yahia ne jouent pas avec leurs clubs respectifs, vous avez sûrement une pensée pour eux dans ces moments difficiles…
En toute sincérité, ça me fait peur ce qu’ils endurent actuellement. Je connais bien leurs qualités et je sais qu’ils ont largement leurs places dans leurs clubs respectifs. J’ai du mal à admettre qu’ils ne jouent pas. C’est vraiment injuste ce que leur arrive.
Avez-vous parlé avec eux pour tenter de les réconforter et de leur remonter le moral ?
Oui, je leur ai parlé. Eux-mêmes ne comprennent pas pourquoi ils ne jouent pas. J’espère qu’ils retrouveront leurs places le plus vite possible.
On dit que l’entraîneur Lorenz-Günther Köstner est contre les joueurs ramenés par son prédécesseur Armin Veh, dont Karim Ziani, avez-vous entendu parler de cela en Allemagne ?
J’ai entendu ça. C’est une situation pas facile pour Karim. L’entraîneur veut se passer des services des étrangers et plus particulièrement des joueurs ramenés par son prédécesseur. Ziani a sa place et personne ne peut contester cette évidence.
En Algérie, tout le monde estime que Ziani a sa place à Wolfsburg et que s’il ne joue pas depuis son retour de la Coupe d’Afrique, c’est à cause seulement de l’acharnement de Köstner contre lui…
Vous savez, je connais bien le joueur qui joue à la place de Ziani actuellement. J’ai évolué avec lui à Fribourg et Karim lui est largement supérieur. Il n’y a pas photo entre les deux joueurs et lorsque je vois ce qu’il apporte en ce moment à l’équipe, je me dis que Ziani fera mieux que lui, or son entraîneur ne le fait pas jouer.
Même Antar Yahia vit la même situation que Ziani, alors qu’il a toutes les qualités pour être un titulaire indiscutable à Bochum…
Au risque de me répéter, Yahia a largement sa place sur l’échiquier de Bochum. Sa mise à l’écart est incompréhensible pour pas mal de monde. J’espère que la situation va changer, et pour lui et pour Karim.
Lorsque vous voyez ce qu’endurent depuis un bon bout de temps déjà Karim Ziani et Antar Yahia avec leurs clubs, vous ne vous dites pas par exemple que vous avez de la chance, puisque vous jouez avec Mönchengladbach ?
Moi aussi je ne jouais pas à un certain moment. On s’est retrouvés sous pression, vu qu’on continuait à perdre.L’entraîneur était donc obligé de me faire jouer, car si la situation venait à continuer c’était lui qui risquait sa place.
On dit que les entraîneurs ne peuvent pas écarter éternellement les bons joueurs…
En Allemagne tout est possible. Le cas de Luca Toni est plus qu’édifiant à ce titre. C’était un titulaire indiscutable, mais il a été contraint de quitter le Bayern de Munich au mercato dernier, pour rejoindre de nouveau le championnat d’Italie. En Allemagne, on n’aime pas les étrangers qui n’apprennent pas vite l’allemand. Je ne sais pas ce qui arrivera à l’avenir, mais tout ce que je souhaite est que la situation va changer pour Karim et Antar.
En plus des joueurs qui ne bénéficient pas de temps de jeu avec leurs clubs, certains de nos internationaux sont blessés, comment expliquez-vous cette cascade de blessures qui s’abat ces dernières semaines sur les joueurs de l’équipe nationale ?
La multiplication des rencontres est pour beaucoup dans ces blessures. Au moment où les équipes européennes se reposent, les équipes africaines jouent, ce qui fait que les joueurs ne bénéficient d’aucun moment de répit. On n’est pas des machines et à un moment donné, le corps finit par lâcher.
Les blessures dont souffrent Bougherra, Belhadj et Meghni, ne sont pas graves et cela leur permettra de se reposer. Il est préférable qu’ils se blessent maintenant qu’après, car ils auront tout le temps pour récupérer.
Avez-vous eu de leurs nouvelles ?
J’ai rencontré Bougherra en Allemagne avant son départ au Qatar. Il retrouvera les terrains en principe un mois avant la fin du championnat. Pour Belhadj et Meghni, eux aussi ils ne souffrent pas de graves blessures.
Vous souhaitez certainement que tout le monde soit rétabli d’ici le Mondial sud-africain…
Bien sûr, j’espère que les blessés vont se remettre de leurs blessures le plus vite et qu’ils seront tous prêts pour le Mondial sud-africain. Je dirai à nos fans qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter.
Vous êtes certainement content pour Djebbour qui affiche une belle forme en cette phase retour…
Je suis content, et pour Djebbour et pour Ghezzal. Ils sont en forme et cela m’a fait énormément plaisir.
Ces derniers jours, on ne parle que du renforcement de l’effectif en prévision de la prochaine Coupe du monde, le sélectionneur national a supervisé plusieurs joueurs dernièrement, connaissez-vous certains d’entre eux ?
Le seul joueur que je connais bien, c’est Belaïd avec lequel j’ai fait le centre de formation de Strasbourg. Il a joué à Francfort, mais pour les autres, je ne les connais pas personnellement.
L’entraîneur national sait ce qu’il fait et les portes de l’équipe sont ouvertes pour tout le monde. Les nouveaux joueurs seront les bienvenus et on va bien les accueillir.
Que pensez-vous de Belaïd ?
C’est un bon joueur. Il a d’énormes potentialités et il a un grand avenir devant lui.
Pensez-vous déjà au match amical qui aura lieu la fin du mois de mai face à l’Irlande ?
Certes, on est concentrés sur ce qui nous attend avec nos clubs, mais dans nos têtes on pense toujours à l’équipe nationale. La Coupe du monde approche et c’est tout à fait normal qu’on songe à ce qui nous attend avec les Verts. L’Irlande est un gros morceau et ce sera un bon test pour nous.
A moins de deux mois et demi de la Coupe du monde, êtes-vous confiant pour la participation de l’EN en Afrique du Sud ?
On fera tout pour enregistrer les meilleurs résultats possibles. On préparera ce rendez-vous comme il se doit afin de réaliser un parcours honorable.
Certains sont sceptiques pour la participation de l’EN au Mondial après la lourde défaite concédée face à la Serbie au stade du 5-Juillet…
Oui, ils étaient aussi sceptiques après la lourde défaite concédée en Angola devant le Malawi, mais cela ne nous a pas empêchés de se ressaisir par la suite. On a un groupe jeune et on a tout l’avenir devant nous. C’est grâce à de grandes équipes comme la Serbie qu’on va progresser et engranger de l’expérience. C’est avec ce genre de rencontre que l’entraîneur national va apporter les réglages nécessaires avant le Mondial.
Quel est votre message pour le public algérien ?
Tout d’abord, je remercie tous les supporters qui m’ont écrit sur mon site Matmour.fr. Ils m’ont beaucoup soutenu et cela m’a vraiment redonné le moral. Je leur demande de faire de même avec Karim Ziani et Antar Yahia, car leur soutien leur fera beaucoup de bien.
N. B.