Le terroriste Wael Boussaïdi : «On était des esclaves au service des djihadistes algériens»

Le terroriste Wael Boussaïdi : «On était des esclaves au service des djihadistes algériens»

Al Wataniya 1 a diffusé, ce soir, l’interview de Wael Boussaïdi, membre du groupe terroriste retranché dans les montagnes de Fernana (gouvernorat de Jendouba).

Boussaïdi, qui a été arrêté le 28 juin dernier, a déclaré, au cours de cette interview, qu’il a rejoint ce groupe début février 2014, soit quelques jours avant l’attaque terroriste de Ouled Manaï, à Jendouba, qui a eu lieu dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 février, et dans laquelle ont été tués trois agents des forces de l’ordre et un civil.

Un groupe dominé par les djihadistes algériens

Recherché dans d’autres affaires relatives à des incidents survenus à Jendouba après la Révolution, Boussaïdi a affirmé qu’il a fini par se cacher dans la montagne, et ce, suite aux demandes insistantes d’un des terroristes.

Ce groupe, qui a installé un campement à proximité Souk El Jomaa, est composé de six Tunisiens et de neuf Algériens, a-t-il précisé. Leur leader est dénommé Abu Ahmed Al Jazairi (l’Algérien).

Après la mort du terroriste tunisien Ragheb, les Algériens, qui dominaient le groupe, ont commencé à exclure des réunions les autres membres tunisiens. «Il n’existait aucune confiance. Ils ne nous éclairaient sur rien, a-t-il affirmé. On était là à travailler pour eux seulement, en ramenant les bois ou l’eau. Autrement dit, on était des esclaves à leur service».

Un entraînement rudimentaire

Décrivant de conditions de vie très rudes, Boussaïdi a rapporté que l’approvisionnement se faisait à partir des rivières. Des «contacts» s’occupaient, quant à eux, de l’alimentation du groupe. En cas de défaillance dans l’approvisionnement en aliments, des membres du groupe descendaient jusqu’au village voisin pour demander, à des habitants, de leur donner de la nourriture, ou de leur en livrer.

L’entraînement, quant à lui, consistait en le maniement d’un kalachnikov, sans plus.

S’agissant des mines artisanales, Boussaïdi a déclaré qu’elles étaient fabriquées en Algérie, et introduites, en Tunisie, par des Algériens. Le groupe profitait, par ailleurs, d’un important financement qui serait d’origine algérienne, a-t-il ajouté.

Les leaders du groupe, qui suivaient régulièrement les déclarations médiatiques du «Colonel» (le Colonel Taoufik Rahmouni, porte-parole du ministère de la Défense, ndlr), avaient pour objectif de positionner plusieurs milices dans les montagnes, afin de disperser les efforts des militaires et des sécuritaires, et attenter à la stabilité du pays, a confessé Boussaïdi.

«Je demande pardon au peuple tunisien»

Marié et père d’un jeune enfant, Wael Boussaïdi, qui s’était livré aux autorités sécuritaires sur demande de sa famille, selon ses propres dires, a affirmé, qu’il regrette, aujourd’hui, d’avoir rejoint ce groupe.

«Je remercie Dieu de n’avoir pas porté une arme et tué des sécuritaires, a-t-il déclaré. Que Dieu me pardonne, et je demande pardon au peuple tunisien. Sincèrement, l’idée d’aller au djihad ne trotte plus dans ma tête. Je veux, seulement, retrouver ma femme et mon enfant».

Il a recommandé, aussi, aux Tunisiens djihadistes de déposer les armes et de se livrer aux autorités sécuritaires. «Les forces de l’ordre m’ont bien traité et m’ont assuré que je ne resterai pas longtemps en prison», a-t-il soutenu.

Notons que Wael Boussaïdi a été l’objet, aujourd’hui, d’un mandat de dépôt pour terrorisme, meurtre et complot contre la sûreté de l’État.