La justice a refusé la demande de libération conditionnée à son expulsion vers l’Algérie du terroriste Djamel Beghal, considéré comme l’un des mentors de deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, a-t-on appris mardi auprès de son avocat, Me Bérenger Tourné.
Djamel Beghal a été condamné en décembre 2013 à 10 ans de prison pour avoir projeté l’évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en 1995 à Paris (30 blessés).
Franco-Algérien déchu de sa nationalité française, Beghal, incarcéré au centre pénitentiaire de Vézin, près de Rennes, a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné une première fois à 10 ans de prison pour avoir préparé des attentats en France, notamment contre l’ambassade des États-Unis à Paris.
Mais son expulsion a été suspendue en 2009 par la justice administrative, en raison « des risques liés à la torture et à des traitements inhumains et dégradants » qui pèseraient sur lui en cas de retour dans son pays.
« La libération de Djamel Beghal conditionnée à son expulsion vers l’Algérie a été refusée hier (lundi, NDLR) par le juge d’application des peines, ce qui est complètement incohérent étant donné que cela fait 10 ans que la France cherche à l’expulser », a déclaré à l’AFP Me Bérenger Tourné, dont le client est considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d’Amedy Coulibaly, deux des auteurs des attentats islamistes de janvier 2015 contre Charlie Hebdo à Paris.
« Il y aurait des doutes sur l’algérianité de Djamel Beghal, c’est la première fois en 20 ans que ça se produit, nous allons faire appel », a précisé l’avocat.
« Djamel Beghal devrait être libéré au plus tard en septembre 2018, mais peut-être que dans un an le climat aura changé en Algérie et que la Cour européenne des droits de l’homme verra d’un mauvais oeil son éloignement vers l’Algérie », a ajouté Me Tourné.
AFP