Le ministère des Transports lance des programmes de recyclage et de formation pour les gérants des auto-écoles.
Les véhicules en état de vétusté seront désormais retirés de la circulation. La décision est entérinée par le ministère des Transports et sera soumise bientôt au gouvernement. Ainsi, l’heure est venue pour que les routes soient “épargnées” de ces épaves dont l’âge dépasse parfois les 30 années. Une telle mesure salutaire, faut-il le souligner, viendra mettre de l’ordre dans le secteur et réduire un tant soit peu le nombre d’accidents provoqués par ces vieilles voitures causant ainsi des milliers de morts annuellement dans notre pays. L’on reconnaît que ces derniers mois, la “violence routière” est devenue un phénomène qui a pris des proportions alarmantes.
L’Algérie occupe malheureusement la première place dans le monde arabe en termes de nombre d’accidents de la route et la 4e à l’échelle internationale. 12 morts et 150 blessés sont recensés quotidiennement par les services de la Protection civile à travers toutes les contrées du pays. Annuellement, 4 000 décès en moyenne sont enregistrés avec une hausse de 7% durant le 1er semestre 2009 par rapport à la même période de 2008. L’état des véhicules est l’une des principales causes. Les procès-verbaux établis par les organismes de contrôle technique révèlent par la force des choses une certaine complaisance. Il est temps maintenant que les pouvoirs publics revoient leur stratégie et mettent un terme à cette hécatombe. Et l’interdiction de circulation aux anciens véhicules constitue donc une première étape de tout un programme. L’autre deuxième mesure prise a trait à la réduction des heures de conduite aux chauffeurs d’engins de transport en commun.
Il est constaté, en effet, que l’autre facteur à l’origine des accidents concerne la fatigue dont souffrent les conducteurs de semi-remorques et de bus de transport des voyageurs qui passent de longues heures voire des journées au volant. Ils font l’objet d’une charge insupportable de travail. Les transporteurs de voyageurs sont effectivement tenus de réaliser un certain nombre de rotations pour qu’ils puissent réaliser leurs prévisions quotidiennes en termes de recettes. C’est ainsi que les responsables au ministère de tutelle ont décidé de mettre en place une réglementation du temps de conduite et de repos de ces chauffeurs. “Nous avons constaté que ces conducteurs vont au-delà de leurs limites physiques. Nous avons par conséquent décidé de réduire le temps de conduite pour ces conducteurs”, a souligné hier M. Tahar Messaoud Nacer, sous-directeur de la sécurité routière au ministère des Transports sur les ondes de la radio Chaîne III.
Un “mouchard” dans les camions et les bus
Une disposition de cette réglementation oblige le conducteur de ces engins et bus d’équiper leurs véhicules d’un appareil appelé communément le “mouchard”. Cet équipement permettra d’enregistrer les temps de conduite et de repos des chauffeurs.
Par ailleurs, la tutelle s’intéresse à la formation dans les écoles de conduite automobile. C’est la vocation réservée au centre national du permis de conduire mis en place il y a trois jours.
Ce centre est un outil qui tend à revaloriser la formation à la conduite automobile en y mettant des moyens plus adaptés pour ouvrir une réflexion sur la qualité de l’enseignement, de la formation et de l’évaluation de la formation à la conduite automobile. Il est prévu de ce fait la révision de tous les programmes et recyclages des exploitants des auto-écoles déjà entamés avec les candidats au permis de conduire toutes catégories confondues. “Nous avons revu les programmes de formation, comme nous nous sommes attelés à la formation des formateurs, et nous allons préparer un projet pour le recyclage des exploitants des auto-écoles, c’est-à-dire les mettre à niveau par des programmes adaptés”, a indiqué M. Tahar Messaoud Nacer.
À une question sur le permis à points, ce responsable a précisé qu’il est un dispositif et non pas un permis en lui-même. “C’est beaucoup plus un dispositif de suivi du contrevenant et donc du conducteur de la route qui commet des infractions”, a-t-il dit. Le permis à points n’est pas un droit acquis pour le conducteur. Il doit faire attention car en plus de l’amende forfaitaire pour une infraction et de la suspension du permis de conduire, le conducteur aura des points en moins.
En l’absence d’un fichier national du permis de conduire, le ministère des Transports travaillera dans une première étape entre wilayas.
En termes plus clairs, les walis vont s’informer mutuellement sur les contrevenants. Ainsi si quelqu’un a obtenu son permis à Alger par exemple, et qu’il commet une infraction à Djelfa, le wali de cette dernière informera le wali d’Alger. Interrogé sur la date de la mise en place du permis à points, Tahar Messaoud Nacer a répliqué qu’une disposition de la loi doit être mise en œuvre dans les plus brefs délais, sans toutefois donner une date.