Le taux élevé de réussite au BAC surcharge les universités

Le taux élevé de réussite au BAC surcharge les universités

Le taux élevé de la réussite à l’examen du baccalauréat pour la session 2021 devra engendrer une surcharge inédite des universités. Le nombre des nouveaux étudiants dépasse largement les prévisions de l’enseignement supérieur. Les syndicats proposent déjà des solutions.

Avec une moyenne d’admission fixée à 9,5/20, décidée pour des considérations sanitaires et psychologiques liées à la propagation de la pandémie du Covid-19, le taux de réussite national à l’examen du Baccalauréat (session 2021) a atteint 61,17 %.

Les appréhensions quant à une surcharge inédite des universités ont été d’emblée ressenties chez le premier responsable du secteur qui n’a pas caché sa surprise par rapport au taux de nouveaux bacheliers. Il s’agit, en effet, de 60% de plus par rapport aux années précédentes, soit 346 000 nouveaux étudiants pour cette année.

Cela intervient au même moment où la tutelle mise gros sur le protocole sanitaire de lutte contre la propagation de l’épidémie du coronavirus. Force est de constater que l’application de la distanciation physique, avec notamment le nombre des nouveaux étudiants qui devront rejoindre les bancs des universités ce 3 octobre, ne sera pas chose aisée.

Le CNES propose de réduire l’accès à l’enseignement supérieur.

Face à ce constat, les syndicats commencent déjà à s’inquiéter et estiment qu’il est plus que nécessaire de réduire la pression sur les établissements de l’enseignement supérieur. Pour le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), de réduire l’accès des nouveaux bacheliers à l’enseignement supérieur.

Dans l’optique d’assurer un enseignement de qualité, le CNES propose d’orienter les bacheliers ayant eu un bac avec 11, 12 ou même 13 de moyenne vers l’enseignement professionnel.

Selon le président de ce syndicat Abdelhafid Milat, il s’agit d’une aubaine de changer le système de formation supérieur basé depuis l’indépendance sur l’académique. « Depuis l’indépendance, l’Algérie ne forme que des académiciens et il est temps que cela change », a-t-il affirmé.

Selon lui, « l’enseignement supérieur doit plafonner la moyenne d’accès à l’université, elle peut être 11 ou 13 ou autre, cela se décidera selon les capacités et les besoins, pour les autres, même le bac en main, ils seront orientés vers un parcours professionnel ».

Précisant que l’idée « n’est pas propre à notre pays, nous ne serons pas les premiers à aller vers cette option, car elle existe dans le monde entier », l’intervenant rappelle que « 45 000 nouveaux bacheliers ont eu le bac avec 9 de moyenne ».