L’implication de l’Etat est plus qu’une nécessaire pour la préservation de la langue Tamazight qui est aujourd’hui sérieusement menacée de disparition, a déclaré, samedi, Ramdane Achab, docteur en linguistique berbère.
Intervenant au cours d’une conférence, organisée par l’association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi-Ouzou au niveau de la localité de Larbaa Nath Irathen (27 au Sud Est de la wilaya de Tizi Ouzou), il a appelé les pouvoirs publics à engager « des mesures politiques très fortes pour la protection de cette langue ».
Pour Ramdane Achab, parmi ces mesures qu’il préconise, la mise en place « d’institutions qui vont prendre en charge cette langue aux plans d’aménagement, d’enseignement, de promotion , d’une manière plus efficace » tout en soulignant que sa constitutionnalisation en tant que deuxième langue nationale, son introduction dans les médias lourds et dans le système éducatif « restent insuffisantes et n’ont pas abouti à la promotion de cette langue qui est en continuel déclin ».
Il a estimé que le recul de Tamazight dans les régions berbérophones est le résultat de la déstructuration du système sociétal berbère et l’influence exercée par d’autres langues avant de suggérer la mise en place d’une protection juridique.
Pour le linguiste berbère Ramdane Achab, « la désorganisation de la société berbère avait commencé durant la période du colonialisme français, et a eu pour conséquence la création de grands écarts entre les différents parlers berbères (Kabyle, Chaoui, Mozabite, Targuià) » tout en relevant que ces parlers, qui présentaient si peu de différences jusqu’au début du 19ème siècle, se sont tellement éloignés les uns des autres que « les berbérophones ont, aujourd’hui, du mal à se comprendre entre eux ».
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