En dépit de l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les endroits fermés, la cigarette continue à être le dada des Algériens qui s’entêtent, quotidiennement, à ignorer cette fameuse circulaire de 2008 qui les exhorte à bien se conduire dans les lieux publics et à éviter d’ «en griller une », notamment dans les transports et les administrations. En effet, la circulaire en question n’arrive toujours pas à amener les fumeurs à rompre avec cette pratique nuisible pour la santé et l’environnement.
Le tabagisme passif constitue, en fait, un problème dans les administrations où la cigarette encore et toujours persiste à empuantir l’atmosphère et à chatouiller les narines et les poumons de la gent féminine, contraintes à se plier au «caprice» de leurs collègues.
En dépit de l’impact prouvé sur la santé et le portemonnaie du fumeur, par les différentes études réalisées, ces dernières années, sur le lien entre la cigarette et certaines maladies, les amateurs de nicotine ne flanchent pas et préfèrent ignorer les mises en garde des médecins et les campagnes de sensibilisation, quitte à mettre leur vie en péril.
Le constat fait aujourd’hui que même les enfants, au niveau des établissements scolaires s’adonnent à ce vice qui touche de plus en plus de couches de la société, au moment où la vente de ce produit gagne du terrain pour être pratiqué au vu et au su de tout le monde, à en juger par le nombre d’enfants qui se sont reconvertis en vendeurs à la sauvette de cigarettes qui ont envahi les trottoirs.
Les chiffres sont inquiétants et l’on avance aujourd’hui, près de 15.000 personnes qui sont victimes, chaque année, du tabagisme. Les statistiques, en fait, sont catégoriques : plus de 30% de la population algérienne sont des fumeurs. Selon des études récentes, le tabagisme est le deuxième facteur de mortalité en Algérie avec un taux de 21%, venant juste derrière les accidents de la circulation avec 28%.
Les différentes pathologies qui en découlent deviennent, de ce fait, un véritable problème de santé publique. Les services de santé tirent la sonnette d’alarme sur l’étroite relation entre le tabagisme et le cancer, considéré comme le plus fréquent et le plus mortel chez l’homme.
Il faut dire aussi qu’une étude récente, réalisée par la Forem a démontré que plus de 5000 personnes sont mortes des suites du cancer du poumon sur l’ensemble des 35.000 cas enregistrés chaque année à cause du tabac. Le cancer des artères pulmonaires, quant à lui, n’est pas en reste. Il tue chaque année entre 3000 et 5000 personnes.
Ce qui donne encore plus froid dans le dos est que 15% des sujets atteints de ce cancer, réputé pour être l’un des plus meurtriers, ont un pronostic vital de cinq ans. Les spécialistes des maladies respiratoires signalent que 30% des fumeurs dont l’âge varie entre 35 et 55 ans souffrent actuellement de maladies respiratoires graves liées à la consommation de tabac. Ce taux s’élève à 60% chez les sujets dépassant les 55 ans. Cependant, les cancers ne sont pas les seules maladies liées au tabagisme.
En fait, les études prouvent que le tabagisme serait à l’origine de 25 maladies graves, notamment l’obstruction des vaisseaux cardiaques et sanguins, sachant que 7000 fumeurs sont victimes d’arrêt cardiaque chaque année. La bronchite pulmonaire chronique ainsi que les affections de l’appareil digestif peuvent être causées également par la cigarette.
Le constat est amer et le combat contre le tabagisme est loin d’être gagné, sachant que les ménages consacrent jusqu’à 10% de leurs dépenses, au tabac. Un chiffre qui renseignent sur l’ampleur de ce fléau.
Samia D.