Le système Toufik est-il fini ?

Le système Toufik est-il fini ?
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Dans son bras de fer qui l’opposait au DRS depuis son élection en 99, (qu’on se rappelle de sa fameuse phrase « je ne veux pas être un trois quart de président), Abdelaziz Bouteflika a fini par avoir le dernier mot. La mise à la retraite du général Toufik (en cravate sur la photo), dimanche, constitue le couronnement de cette longue bataille en sourdine.

« L’homme sans visage » qui avait l’œil et l’oreille sur tout ce qui bougeait en Algérie pendant 25 ans (l’age d’une génération) est bon pour la retraite. Pour autant, le système qu’il a tissé est-il fini ? Pas si sûr. Et dans les milieux informés on assure qu’il y aura d’ « autres départ à la retraite ». C’est Ahmed Ouyahia qui serait est en tête de cette liste, selon notre source.

Sorti du « trou », après la réélection du président Bouteflika pour son quatrième mandat et appelé à la présidence comme directeur de cabinet « pour faire tourner la machine administrative », aujourd’hui il n’est plus dans la nouvelle équation. Il va donc suivre son parrain, le général Toufik, à qui il doit en grande partie sa promotion politique, comme d’autres ministres d’ailleurs.

« Qu’il accepte ou qu’il s’en aille ! »

Ainsi, il aura toute la latitude de s’occuper du RND, si ce parti, produit d’une fraude pharaonique en 1997, tout droit né des laboratoires du DRS, aura encore sa place dans le futur échiquier politique. La question va faire débat, dans les prochains jours. Mais, il n’y a pas que le patron du RND qui sera mis en touche. On parle aussi du ministre actuel du tourisme Amar Ghoul. Lors du dernier remaniement du gouvernement, il n’avait pas caché sa déception d’être « relégué » au maroquin de ministre du tourisme. « Qu’il accepte ou qu’il s’en aille ! », aurait-on réagi en haut lieu.

Même si Ghoul n’est plus dans les travaux publics, dans l’opinion publique il continue de trainer les casseroles de l’autoroute Est/Ouest. Lors du prochain remaniement du gouvernement, il rejoindra ainsi son alter égo Amar Benyounès et il pourra alors s’adonner pleinement à sa passion le football avec le général Toufik.

On parle aussi du « déquillage » d’un autre ministre qui s’est incombé depuis la rentrée une diète de la parole, alors qu’il se livrait, il y a encore un mois, à une sorte de stakhanovisme médiatique, multipliant déclarations et sorties sur le terrain. Visiblement, il a reçu l’ordre de « se faire oublier ».

On parle aussi de nombreux « pontes » et « pachas » indéboulonnables et inamovibles, à l’image de Abdelhamid Melzi, patron du Club des pins  depuis 25 ans et muti PDG de plusieurs entreprises.

En fait , nous explique-t-on, ces changements, (après la fin de cycle marqué par le départ de Toufik) annoncent d’autres qui toucheront d’autres institutions, d’autres entités politiques et économiques. Probablement, après la révision de la constitution qui consacrera un nouvel ordre constitutionnel, avec une reconfiguration des pouvoirs (exécutif, législatif, juridique et médiatique).

La finalité serait la mise en place d’une alternance politique sans heurts, telle que voulu par le président Bouteflika qui a promis une rupture générationnelle avec le passage du témoin à un président démocratiquement élu, qui serait issu de la génération de l’indépendance. Ainsi, le président Bouteflika aura accompli l’œuvre de « civilisation » du système politique, consacrant dans les actes la naissance de la deuxième république.