Le président du Conseil national de l’ordre des médecins algériens (Cnom), Mohamed Bekkat Berkani, a déclaré hier, que malgré les efforts qui sont concédés par l’Etat, en vue de redorer le blason du secteur de la santé et de rapprocher celle-ci du citoyen, des insuffisances persistent empêchant l’Algérie de se doter d’une santé dont elle prétend au XXIème siècle.
S’exprimant lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le docteur Mohamed Bekkat, a indiqué que des erreurs médicales menacent toujours la population algérienne, entraînant au moins une centaine de cas par an dans les différentes régions du pays.
Il en est de même pour les manquements à la chaîne de l’hygiène et les infections nosocomiales, qui en résultent dans les structures de santé en général, et dans les cliniques privées en particulier. Le privé a le droit d’exister, mais bien entendu, selon certaines règles, et doit être complémentaire, mais ce n’est pas le cas, soutient-il, surtout en matière chirurgicale.
Rappelant qu’il a été décidé récemment par la tutelle, de réactiver un certains nombre de choses au sujet des cabinets privés, concernant l’annoncement des plaques, des taxes des honoraires, des qualifications.
» Il faut absolument réglementer tout ! « , surtout que la réglementation existe, il suffit juste de l’appliquer, a-t-il lâché. L’invité de la rédaction est revenu par ailleurs sur la tarification pratiquée par les praticiens privés, insistant sur la nécessité de revoir les tarifs, à même de permettre à la sécurité sociale de discuter éventuellement du remboursement.
Il a indiqué par ailleurs, que des efforts de réformes s’imposent actuellement, que ce soit sur le court ou le long terme. Le plus gros des efforts à faire à court terme, est lié au traitement des cancéreux et à la pratique chirurgicale, a-t-il estimé. Le représentant des médecins a estimé que le traitement par radiothérapie, reste le parent pauvre de la cancérologie en Algérie.
A titre évaluatif, Bekkat Brkani, a souligné que les structures de proximité n’ont pas donné leur rendement escompté, la responsabilité est multiple, elle n’est pas qu’au ministère de la Santé, et il faut absolument essayer de répondre aux besoins du citoyen, afin de soulager les établissements qui connaissent un » embouteillage « , surtout ceux ayant à leur charge d’être les hôpitaux de référence.
Pour ce qui est des efforts que les autorités sanitaires devraient réaliser à long terme, l’intervenant, a indiqué que les politiques sanitaires mises en place, devraient être plus solides et pérennes.
Les politiques de santé doivent résister au changement d’hommes. Sur le plan juridique et législatif, le représentant des médecins a estimé que la loi sanitaire de 1990, devrait impérativement être changée à présent. Toutefois, « une loi ça se prépare parce que ça nous engage sur 20 ans », a-t-il estimé.
Autre point abordé ? la fuite des compétences vers l’étranger, le président du Conseil de l’ordre des médecins, a révélé que l’Algérie est classée parmi les pays qui forment pour les autres. Il a révélé, à titre d’exemple, que plus de 6 000 médecins d’origine algérienne, font tourner les services de santé français, alors que bon nombre de praticiens sont attirés par le Canada. Si le docteur Bekkat a concédé que cela est dû aux raisons socio-économiques.
Les autorités algériennes sont amenées à intervenir pour y remédier. « Encore faut-il que nos collègues fassent preuve d’une grande adhésion à ce projet, notamment en ce qui concerne la répartition des médecins et l’affectation de certains d’entre eux, dans des zones reculées de notre pays », a déclaré le président du Conseil de l’ordre des médecins.
Rebiha Akriche