Le syndrome du mois de septembre

Le syndrome du mois de septembre

Septembre s’annonce problématique pour les Verts. Encore une fois. Non pas que les rendez-vous qui les attendent soient durs et difficiles, mais c’est le contexte qui l’est. Qui dit septembre dit début de la saison et, par corollaire, des joueurs pas encore dans le rythme ou en manque de préparation. C’est une période propice aux blessures. Le week-end européen qui vient de s’achever a charrié deux exemples, parmi les Algériens, de ce qu’un joueur peut risquer lors des premiers matches de la saison, avec les sorties de Carl Medjani et Sofiane Feghouli pour blessures durant les matches qu’ils ont disputés respectivement contre le Paris Saint-Germain et le Real Madrid.

Halilhodzic a flairé le coup en annulant le match d’août

Alors que la date FIFA du 15 août est passée, l’Algérie a été l’une des rares nations du football au monde à ne pas l’avoir exploitée pour disputer un match amical. C’est un choix décidé et assumé pleinement par le sélectionneur Vahid Halilhodzic. D’ailleurs, il n’en est pas à son premier «boycott» de la date FIFA du mois d’août puisque l’année dernière, alors qu’il venait tout juste de prendre ses fonctions, il avait refusé de faire jouer la sélection en août, s’étant contenté d’un large regroupement «pédagogique» à Marcoussis, afin de prendre le contact avec le groupe de joueurs. Pour lui, c’est clair : la rencontre amicale du mois d’août ne peut apporter aucun enseignement tant le niveau de préparation des joueurs est disparate et, par conséquent, le risque d’absences physiques (pour les joueurs blessés ou pas assez préparés) ou mentales (pour les joueurs qui ont la tête à leur transfert) est élevé.

Saâdane se méfiait toujours de septembre

S’il y a un sélectionneur qui insistait toujours sur le danger que représente le mois de septembre, c’était bien Rabah Saâdane. Que ce soit en 2009, avant la confrontation contre la Zambie en éliminatoires pour la CAN-2010 et le Mondial-2010, ou bien en 2010, avant le match contre la Tanzanie en éliminatoires pour la CAN-2012, il mettait l’accent à chaque déclaration aux médias sur le caractère délicat de cette période, car les joueurs sont en début de saison avec des niveaux de préparation différents entre les joueurs. Se donner à fond sans être prêts physiquement, en plus d’engendrer des blessures, altère la cohésion. En un mot, on n’est jamais au top au mois de septembre et c’est là où réside le risque. L’histoire récente du football algérien le confirme.

Des matchs toujours poussifs depuis 2007

Ainsi, en septembre 2007, l’Algérie avait affronté, à cette période de l’année, la Gambie, à Banjul, lors de la première phase des éliminatoires pour la CAN-2008. Les Verts ont perdu, la faute à un contexte difficile, à un environnement hostile et aussi à des joueurs pas au point physiquement. En 2008, l’adversaire de septembre avait pour nom le Sénégal, au deuxième tour des éliminatoires combinées pour la CAN-2010 et le Mondial-2010. Il aura fallu un Yacine Bezzaz exceptionnel pour renverser le cours du match et permettre à l’Algérie de l’emporter. En 2009, c’était la dernière phase de ces mêmes éliminatoires et l’Algérie recevait la Zambie, à Blida, en plein Ramadhan. Les coéquipiers de Yazid Mansouri avaient éprouvé toutes les peines du monde à se défaire des Zambiens, s’en remettant à un geste acrobatique de Rafik Saïfi pour faire la différence. En 2010, les Verts avaient été «absents» physiquement et techniquement face à la Tanzanie à Blida, toujours à cause des affres de la reprise. Ils s’étaient contentés d’un nul qui avait emporté Rabah Saâdane. En 2001, l’Algérie a retrouvé, en septembre, la… Tanzanie. C’était le premier match de Vahid Halilhodzic et il avait laissé paraître, comme d’habitude, des problèmes de rythme et de cohésion, même s’ils étaient moins flagrants qu’avant.

Bougherra et Yebda convalescents, Djebbour, Feghouli et Medjani touchés, plusieurs joueurs sans club…

les prémices d’un septembre «classique»

De là à supposer que ce sera pareil le 9 septembre prochain, il y a un pas que certains n’hésiteront pas à franchir. Certes, l’adversaire, la Libye, ne fait pas partie du gotha africain et ne devrait pas, théoriquement, constituer un écueil insurmontable, surtout que les Libyens «recevront» hors de leur pays, mais on ne peut jurer de rien quand on joue en septembre. Madjid Bougherra est blessé, Hassan Yebda est en convalescence, Rafik Djebbour, Carl Medjani et Sofiane Feghouli souffrent de bobos, Raïs Mbolhi, Ryad Boudebouz, Ismaïl Bouzid, Hameur Bouazza jouent très peu ou pas du tout, car n’ayant pas encore trouvé de points de chute, les internationaux locaux n’ont pas encore repris la compétition… Autant de motifs qui font peser la menace du syndrome «classique» du mois de septembre.

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La réunion du Bureau fédéral aura lieu demain

C’est demain, 23 août, qu’aura lieu la réunion du Bureau fédéral, présidée par le premier responsable du football algérien, Mohamed Raouraoua. Cette réunion mensuelle aura lieu au siège de la Fédération algérienne de football, au cours de laquelle les membres du Bureau fédéral examineront plusieurs dossiers, tels que les préparatifs du championnat professionnel des L1 et L2, les championnats amateurs et la préparation des différentes sélections nationales, notamment celles des moins de 17 ans et des moins de 20 ans. Ces deux dernières sont appelées à préparer la phase finale de la CAN de leurs catégories, respectivement au Maroc pour les U17 et en Algérie pour les U20. Il devrait aussi y avoir des sujets divers, surtout sur l’Equipe nationale A. Le manager général, Abdelhafid Tasfaout, présentera un rapport sur les préparatifs du déplacement des Verts au Maroc pour affronter la Libye, pour le compte du troisième et dernier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2013.