Le syndicat de la Santé entame sa grève cyclique aujourd’hui: Le SNPSSP compte saisir les organisations internationales

Le syndicat de la Santé entame sa grève cyclique aujourd’hui: Le SNPSSP compte saisir les organisations internationales

Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) relance sa grève cyclique de trois jours à partir d’aujourd’hui à l’échelle nationale. Il compte toutefois saisir cette semaine l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Bureau international du travail (BIT).

Dans une conférence, organisée hier à Alger, le président du syndicat, le docteur Mohamed Yousfi, a expliqué que cette décision de recourir à des organisations internationales est boostée par «le mépris» affiché par le ministère de tutelle et la non-prise en charge de leur plate-forme de revendications.

Elle intervient également après la récente déclaration du président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini.

Ce dernier s’est, selon l’intervenant, déresponsabilisé de leur «dossier», alors qu’il a été sollicité pour la résolution de leurs problèmes «socioprofessionnels». Il avait précisé récemment dans une déclaration à la presse que la grève des médecins spécialistes est «légitime», mais que «ce conflit doit être réglé entre le syndicat et le ministère de tutelle, via le dialogue».

Cette déclaration a soulevé l’ire du conférencier qui dénonce cette attitude «irresponsable». Une attitude qui rejoint, selon le même syndicaliste, la politique menée par le ministère qui fait dans la fuite en avant et la succession de mensonges, sans se soucier des problèmes qui minent le secteur de la santé publique et qui sont à l’origine de la fuite d’un nombre important «d’élites».

Plus explicite, il accuse le ministre de la Santé, M. Ould Abbas, d’être «inutile au secteur», pour n’avoir rien apporté de plus depuis qu’il a succédé à Saïd Barkat. «Les mêmes problèmes persistent, à savoir le statut particulier, le régime indemnitaire, le problème d» logement, ainsi que celui du concours bloqué. Rien n’a été réglé», a indiqué l’intervenant.

Il ajoute : «Nous avons été conviés à une réunion de conciliation jeudi dernier (15 mars), mais ce sont les mêmes réponses exprimées au mois de février dernier qui reviennent.» Il a estimé que cette rencontre est initiée uniquement dans le but de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale et se justifier devant la justice à travers la signature d’un PV de conciliation. «Le ministre de la Santé se dit ouvert au dialogue, alors que cela fait quatre mois qu’il les ignore.

L’invitation au dialogue n’est intervenue qu’après le dépôt du préavis de grève, il y a huit jours.» Il dénonce, par la même occasion, l’absence du premier responsable du secteur à la rencontre, ainsi que celle du secrétaire général du ministère. «Nous avons été reçus par les directeurs centraux et il n’y a eu aucun dialogue, la rencontre n’a duré que 30 minutes», a-t-il indiqué.

Et d’affirmer : «Ils veulent nous imposer un diktat, car nous dénonçons une situation de défaillance totale du système de la santé.» Enchaînant sur la même idée, il a déclaré : «Nous dénonçons l’attitude de désinformation qui vise à tromper l’opinion publique.»

DES BLOCS OPÉRATOIRES SANS OXYGÈNE

Le docteur Yousfi a, en outre, insisté sur les pénuries récurrentes des produits pharmaceutiques. Il a affirmé que plusieurs interventions chirurgicales ont été reportées dernièrement à cause d’un manque flagrant de bouteilles d’oxygènes dans la plupart des établissements sanitaires.

Ce produit, indispensable, dans les blocs opératoires vient s’ajouter à la longue liste des traitements absents des officines, a noté le conférencier, qui a estimé que c’est le ministère qui prend en otage les malades et non leur mouvement de grève.

S. A.