« Le surnombre des concessionnaires automobile ne profite pas aux consommateurs »

« Le surnombre des concessionnaires automobile ne profite pas aux consommateurs »

Le président de l’Association nationale des concessionnaires automobiles Algériens, Mourad Eulmi, a prévenu que le surnombre des concessionnaires existants en Algérie contribue à la surfacturation des prix de véhicules. « Je trouve anormal qu’il y ait 184 commerçants de véhicules en activité alors que les marques officiellement représentées en Algérie ne dépassent pas une vingtaine », a-t-il déclaré hier sur les ondes de la Chaîne trois.

Invité à l’émission « Invité de la rédaction » à l’occasion du 18e Salon de l’automobile qui a ouvert ses portes hier au palais des Expositions des Pins Maritimes, le président de la AC2A considère que la représentation de plusieurs marques à la fois par un concessionnaire contribue à des surfacturations de prix pouvant être multipliées par trois.

Pour mettre de l’ordre dans le secteur, M. Eulmi a annoncé la mise en place d’un groupe de travail au ministère de l’Industrie et des Mines, pour élaborer, en collaboration avec l’AC2A, le nouveau cahier des charges comportant les dispositions du décret du 8 février dernier fixant les conditions et les modalités de l’activité de concessionnaire. « La souscription à ce cahier des charges est exigée pour l’obtention de l’agrément définitif de concessionnaire », a-t-il dit.

Concernant les projets du ministère de l’Industrie qui consistent à amener les concessionnaires à s’investir dans l’assemblage automobile, dans le cadre du développement de la filière M. Eulmi a estimé que l’assemblage va plutôt augmenter d’environ 30 % le prix du véhicule proposé en Algérie. Il a préconisé, en revanche, l’investissement dans la pièce de rechange qui permettrait au pays d’économiser plus d’un milliard de dollars par an.

« Il serait donc plus judicieux d’exiger des concessionnaires de s’investir dans la sous-traitance pour la fabrication des pièces de rechange », a-t-il insisté. Concernant l’augmentation exponentielle des importations de véhicules particuliers, qui ont dépassé 400 000 unités pour la seule année 2014, l’hôte de la Chaîne 3, l’attribue déficit flagrant des divers moyens de transport ainsi qu’à la volonté de nombreux Algériens d’avoir une liberté de mouvement.

Pour M. Eulmi, ces importations ont contribué à rajeunir, dans une très large mesure le parc automobile national qui, vers la fin des années 1990, était constitué de 70 % de véhicules ayant plus de 20 années d’âge. Commentant les dispositions de la loi de finances 2015 imposant, désormais, des équipements de sécurité (airbags, systèmes ABS et autres GPS) aux véhicules vendus en Algérie, M. Eulmi signale l’établissement d’un consensus sur ce point avec le ministère de l’Industrie.

Il a ainsi expliqué qu’au lieu des 10 airbags réclamés, comme en sont équipés généralement les véhicules en Europe, « nous sommes, dit-il, tombés d’accord pour équiper ceux vendus ici de seulement quatre modules de ce type et de leur adjoindre le système de freinage ABS ». « C’est le strict minimum que nous pouvons faire pour assurer la sécurité du conducteur et de ses passagers », a-t-il ajouté.