Le succès de toute nouvelle stratégie de coopération régionale en matière de sécurité dans le Sahel dépendrait de la contribution de l’Algérie, selon le Think tank américain ”The Washington Institute for Near East Policy”.
En effet, selon l’analyse de ce Think tank, la multiplication d’attaques djihadistes dans le nord du Mali au cours de ces dernières semaines ainsi que de la reconfiguration de groupes terroristes activant dans la région notamment l’unification entre le MUJAO et la phalange des “enturbannés” qui a donné naissance au groupe djihadiste Al-Mourabitoun dans le Nord du Mali est le résultat d’un ”engagement désorganisé” des Etats-Unis et de leurs partenaires étrangers.
Ces développements constituent “une source de préoccupation qui va bien au-delà des frontières poreuses du Mali” et démontrent que l’extrémisme violent ”se propage vers le Sud à partir du Maghreb vers la région Sahélo-saharienne, à travers les branches d’Al-Qaïda et des éléments criminels qui ont établi des alliances entre eux dans la région”.
Selon l’auteur de cette analyse, Joshua Burgess, qui était colonel dans l’US Air Force (USAF), “aucune solution ne pourrait être trouvée sans l’ONU, l’Union africaine et un soutien français”. Mais plus encore, a-t-il insisté, il ne fait nul doute que ”l’Algérie est, particulièrement, un acteur-clé dans toute solution car le gouvernement algérien est non seulement au cœur de la lutte contre la menace posée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) mais il a, sans doute, le plus de capacités et d’expérience militaire” dans la région.
Et ce après avoir sévèrement critiqué le programme américain ”Partenariat Transsaharien de Lutte contre le Terrorisme” (TSCTP) mis en place en 2005.
A propos de ce dernier point, le même expert a relevé les résultats peu fructueux du TSCTP ainsi que les divergences entre le département d’Etat et celui de la Défense pour la conduite de ce programme américain à tel point qu’il a suggéré que le président Barack Obama devrait désigner un Envoyé spécial américain pour le Sahel pour, à la fois, arbitrer les désaccords entre les institutions américaines membres du TSCTP et superviser l’élaboration d’une nouvelle stratégie américaine intégrée et réactualisée pour la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Pour Burgess, ”avec la participation de l’Algérie, une nouvelle stratégie de coopération régionale en matière de sécurité aura une meilleure chance de succès”.