Douze cadres dirigeants du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, à leur tête Vincent Le Gouic, ont quitté l’Algérie, vendredi dernier, à partir de l’aéroport d’Annaba à destination de Paris pour rejoindre le Luxembourg où se trouve le siège de l’entreprise mère d’ArcelorMittal.
Selon le syndicat d’entreprise, ce départ est intervenu pour consultation suite à une convocation de la direction générale du groupe ArcelorMittal. M. Smain Kouadria, secrétaire général du syndicat d’entreprise, regrette « ce brusque départ après un incident banal qui a dégénéré suite à des manipulations générées par des clans bien connus sur la place publique et qui n’ont pas apprécié les derniers accords signés entre ArcelorMittal Algérie et son partenaire social.
L’incident en question, explique M. Kouadria, s’est produit mercredi dernier « quand un chauffeur de bus activant dans une société de transport sous-traitante avait involontairement arrosé d’eau de pluie Vincent B., cadre dirigeant à ArcelorMittal, chargé du contrôle industriel. Hors de lui, Vincent B., de nationalité française, avait proféré des insultes odieuses contre le chauffeur avant de le licencier carrément ». Cet incident, poursuit Kouadria, « a véritablement provoqué une onde de choc chez la majorité des transporteurs de l’usine sidérurgique d’El-Hadjar qui, rejoints par des travailleurs appartenant à un clan dirigé par un ancien syndicaliste, ont fermé l’accès principal de l’usine et exigé, outre la présence du wali sur le site, la démission du syndicat d’entreprise et celui du comité de participation ». Selon M. Smain Kouadria, Vincent Le Gouic, directeur général d’ArcelorMittal Annaba, tout en déposant plainte auprès du tribunal d’El-Hadjar pour entrave au bon fonctionnement de l’usine, a sollicité le wali d’Annaba à trois reprises pour intervenir pour mettre fin à cette crise.
Toujours selon notre interlocuteur, ne voyant rien venir de la part du premier responsable de la wilaya d’Annaba, Vincent Le Gouic saisira sa tutelle basée à Luxembourg, laquelle l’avait convoqué lui et son staff dirigeant pour consultation. Hier, le wali, apprenant le départ en masse des cadres dirigeants, a sollicité la force publique, dont la Gendarmerie nationale, pour rouvrir les accès au complexe sidérurgique.
Hier encore, dans une déclaration conjointe, le secrétaire général du syndicat d’entreprise et le président du comité de participation estiment que « le grand acquis qu’est l’investissement au complexe sidérurgique d’El-Hadjar (derniers accords ArcelorMittal/syndicat d’entreprise) dont l’avenir est assuré pour d’autres décennies, n’a pas été du goût de certaines forces occultes externes à l’usine dérangées par cette réussite et qui se sont mises dans la tête par mercenaires interposés de remettre en cause ces grands acquis en essayant de torpiller le processus mis en place ».
Nabil Chaoui