Déserté de ses habitués et des jardiniers, l’ouverture du chantier du square Port-Saïd augure d’une mise en valeur qui mettra fin au tumulte que génère la cohorte des SDF.
La mise au vert qu’a décidée la wilaya d’Alger pour le square Port-Saïd se distingue par l’élévation d’un mur de clôture bâti le long de cette bulle verte et d’un portail à double battant, afin de la protéger, disent les riverains, du carrousel de SDF qui y dorment à la belle étoile, a-t-on lu sur le schéma de mise en valeur qu’a dressé l’Office d’aménagement et de restructuration d’Alger, l’Ofares sous l’intitulé : “Accès mur clôture” : “Il est prévu d’inclure une haie métallique rivée sur un muret de soubassement en béton armé et tout ornementé en carreaux de faïences”, a tenu à préciser le représentant de l’opérateur cocontractant de la municipalité d’Alger-centre que nous avons croisé en marge de l’opération du décapage du sol d’une surface de 7 495,13 m2, selon le plan à l’échelle 1/200e : “Il est requis le revêtement du sol en béton armé imprimé selon le type Artevia nuance saumon et de couleur gris souris”, a-t-on appris de notre interlocuteur.
D’où l’exigence d’être fidèle trait pour trait au calque pour reproduire à l’identique les courbes d’écoulement des eaux pluviales tout autour du périmètre de la palissade, soit du point haut au point bas. Loin de nous l’idée de jouer aux rabat-joie, mais il est d’autant légitime aux riverains de douter de la faisabilité de la chose, rien que d’évoquer l’image toute écornée des trottoirs de la rue Larbi-Ben-M’hidi dont le lit de dallage est tout gorgé d’eau noire et nauséabonde. C’est dire qu’il est permis de douter du savoir-faire local en matière de réfection de chaussée, eu égard à la planimétrie de l’endroit qui nécessite l’œil de l’expert et le bon, afin de sauver le square Port-Saïd d’éventuelles inondations.
Sinon, à défaut d’avoir des bassins aux eaux limpides, le visiteur pataugera dans les mares aux canards comme c’est le cas des trottoirs de l’avoisinante rampe Ali-Boumendjel. Autre bonne nouvelle, le kiosque à musique sera préservé au centre de l’ancien jardin Aristide-Briand, tout autant que les quatre fontaines qui ruisselaient chacune au cœur d’un rocher, a-t-on constaté sur le plan de masse : “Le kiosque à musique égaiera d’ici peu le square à la faveur d’un programme didactique attrayant aussi bien pour les parents que pour les enfants, dont des concerts de musique châabi et des spectacles de clowns.
Outre cela, le cahier des charges requiert la clause de préserver les arbres centenaires ainsi que de prendre soin de l’ancien bouquet de palmier qui enjolive l’allée de l’opéra Mahieddine-Bachtarzi et d’autres voies verdoyantes que les horticulteurs-paysagistes de l’établissement Edeval de la wilaya d’Alger se doivent de créer”, a tenu à préciser notre interlocuteur. Autre utilité et pas des moindres, dorénavant, il sera loisible au voyageur de humer un bol d’air frais avant de s’engouffrer dans le passage souterrain qui s’ouvre vers l’avenue de l’ALN (ex-Route-moutonnière) et la gare ferroviaire centrale, sise en contrebas du quartier des rampes de l’ancien Bastion.
S’agissant de l’ameublement urbain, il est attendu une enfilade de 54 bancs publics ainsi que l’ajout de 14 corbeilles pour inciter le pollueur à plus de civisme. Quoi qu’il en soit, le chantier est bien parti pour que le square Port-Saïd accueille dignement ses habitués qu’il n’aurait jamais dû perdre à cause d’énergumènes qui dissuadent plus d’un visiteur.