Avec 828 mètres de hauteur, Burj Dubaï, rebaptisée Burj Khalifa, dépasse de près de 300 mètres le précédent record, appartenant à la tour Taipei 101 à Taïwan.
Le souverain de Dubaï, cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, a inauguré lundi 4 janvier la tour la plus haute du monde qui culmine à 828 mètres, selon la télévision publique.
Cheikh Mohammad a rebaptisé Burj Dubai en « Burj Khalifa », du nom du chef de l’Etat de la fédération des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, dont Dubaï fait partie, et de l’émirat d’Abou Dhabi, chevalier blanc de Dubaï lors de la crise de sa dette. Ce dernier a notamment avancé 10 milliards de dollars pour sauver Nakheel, une firme du conglomérat Dubai World.
« Les Emirats arabes unis réalisent aujourd’hui le plus haut bâtiment jamais construit de la main de l’homme », a déclaré cheikh Mohammad lors de cette inauguration qui a donné lieu à un spectacle de parachutistes tandis qu’un portrait géant de cheikh Khalifa se dessinait sur un mur d’enceinte. Un spectacle pyrotechnique a ensuite suivi, illuminant la tour comme un sapin de Noël sous les vivats d’une assistance nombreuse.
Six ans de travaux
Burj Khalifa comprend 200 étages dont 160 étages occupés par des appartements et des bureaux, 330.000 m3 de béton et 31.400 tonnes de barres de fer. Jusqu’alors, la plus haute tour du monde était celle de Taipei 101, à Taïwan, avec une hauteur de 508 mètres. Selon Mohammed Alabbar, le P-DG du géant immobilier Emaar, « nous avons vendu 90% du projet ». A terme, 12.000 personnes devraient y habiter ou travailler. Les premiers locataires pourront emménager en février.
Les travaux de construction, entamés en 2004, pour un coût estimé à 1,5 milliard de dollars, ont été réalisés par la compagnie sud-coréenne Samsung Engineering & Construction, le groupe belge BESIX et la société émiratie Arabtec. Son architecte est l’Américain Adrian Smith du bureau Skidmore, Owings and Merrill (SOM).
Burj Khalifa-qui compte plus de 1.000 appartements, des bureaux dans 49 étages et un luxueux hôtel Armani aux étages inférieurs- est l’élément central d’un gigantesque projet de 20 milliards de dollars, le nouveau quartier, « Downtown Burj Dubai », incluant 30.000 appartements et le plus grand centre commercial du monde.
Cette tour pourrait être, selon certains, le dernier des projets pharaoniques ayant fait la réputation mondiale de Dubaï, dont une île artificielle sous forme de palmier construite par le géant immobilier Nakheel, à l’origine des difficultés financières de l’émirat. Cette inauguration survient au moment où l’émirat doit faire face à une dette publique de plus de 100 milliards de dollars, selon les estimations.