Le sort de 2.035 logements lsp inconnu par l’administration, Ces promoteurs qui volent le citoyen et le contribuable

Le sort de 2.035 logements lsp inconnu par l’administration, Ces promoteurs qui volent le citoyen et le contribuable
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Décidément, le dossier de la gestion des programmes du LSP à Oran, ne finira pas de dévoiler les scandales et les pratiques mafieuses, faisant de ce secteur une source d’enrichissement moisi des dizaines de promoteurs qui ont carrément «volé» et «détourné» les immenses efforts financiers consentis par l’Etat pour soulager une crise de logement qui ne fait que s’intensifier.

En effet, des sources émanant des services de la caisse nationale du logement ont révélé qu’ils attendent, à ce jour, la réception de 2.035 dossiers de demandes d’aide de la CNL accordée aux programmes du logement LSP, lancés en 2005. L’absence de ces dossiers n’a d’autre explication que ces logements détournés de leur vocation réglementaire et revendus au prix promotionnel qui dépasse souvent 03 fois leur prix réglementaire fixé par l’Etat, à savoir 2.500.000 Da pour les F3 et 2.800.000 Da pour les F4.

En effet, sur les 20.000 logements formule LSP «logement socio-participatif » dont a bénéficié Oran dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009, les services de la CNL n’ont attribué que 18.461 arrêtés d’attribution d’aide de la CNL. Et pour le programme des 1.837 logements accordé à la wilaya en 2009, seules 1.344 décisions d’aides financières ont été signées et leur valeur est estimée à 500.000 Da.

Ceci dit et alors que la formule LSP s’est officiellement arrêtée en 2010, le sort de 2.035 unités découlant de cette formule demeure toujours inconnu. Ignorant leurs droits et les dispositions régissant la formule du logement LSP, des milliers de citoyens ont été victimes de cupidité et d’arnaque et même d’escroquerie dont se sont rendus coupables certains promoteurs.

LG Algérie

En effet, ils sont nombreux à avoir vendu des logements LSP à des prix de logements promotionnels et même de haut standing. Certains d’entre eux ont réalisé des logements améliorés avec des matériaux hors de portée des bourses moyennes sur les sites de programmes LSP et de la sorte, les souscripteurs initiaux dont l’apport initial a servi à la construction de ces logement dits «améliorés» et proposés aux prix de logements promotionnels, se sont trouvés éliminés de la liste des bénéficiaires, faute de pouvoir débourser le surplus exigé. Ce qui permet à ces promoteurs de les revendre à d’autres acheteurs et de réaliser ainsi une très consistante plus-value.

Il détourne ainsi le programme de sa vocation sociale pour le transformer en promotionnel tout en ayant bénéficiant des avantages accordés par l’Etat au profit du logement social. D’autres promoteurs utilisent des moyens moins singuliers mais tout aussi répréhensibles sans que les souscripteurs puissent entrer dans leur plein droit, même après le recours à la justice, parce que les promoteurs s’arrangent pour ne leur accorder aucune des garanties juridiques prévues par la réglementation. D’autre part, l’administration, partie prenante de l’opération, celle qui donne au souscripteur l’illusion de la garantie étatique, ne se soucie nullement de ce qui peut lui advenir.

A ce propos, elle établit les annexes du marché qui garantissent les engagements du promoteur visà- vis d’elle mais ne se soucie nullement de l’annexe concernant les engagements vis-à-vis du souscripteur.

Ce dernier, n’ayant juridiquement pas la qualité de propriétaire, faute d’engagement formel en sa faveur par le promoteur, se trouve sans moyen de recours auprès de la justice. Espérons que ces défaillances dont le citoyen est la seule victime, seront rattrapés dans les nouvelles formules, à savoir le LPA «logement promotionnel aidé» et le LPP «logement promotionnel public ».

Amel Saher/Sifi Fatima