Rompant avec l’attitude belliciste de l’administration Obama qui n’a pas cessé de demander le départ du président de la république arabe de Syrie, Bachar al-Assad, le nouveau secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a pris tout le monde de court en affirmant ce jeudi que le sort du président Bachar al-Assad sera décidé par les Syriens.
M. Tillerson s’exprimait lors d’une visite en Turquie, au lendemain de l’annonce par Ankara de la fin de son opération militaire lancée en août dans le nord de ce pays.
« Le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien », a déclaré M. Tillerson lors d’une conférence de presse avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu. Alors que le président Erdogan avait souligné la nécessité de coopérer « avec des acteurs convenables et légitimes dans la lutte contre le terrorisme ». Autrement dit sans le président Assad et sans les milices kurdes des YPG, considérées comme un groupe terroriste émanant du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le secrétaire d’Etat américain a botté en touche à plusieurs reprises lorsque les journalistes soulevaient la question de la relation entre l’armée américaine et les milices kurdes. Saluant la Turquie comme « un partenaire clef » dans la lutte contre l’EI, il a affirmé que les deux pays partageaient le même objectif, « vaincre l’EI ».
Ankara affirme vouloir travailler avec ses alliés, mais sans les milices kurdes, à la reconquête de Raqa, la capitale de facto du groupe Etat islamique en Syrie.
« Nous avons discuté aujourd’hui de différentes options qui se présentent à nous et il s’agit pour être franc d’options difficiles », a avoué M. Tillerson, constant ainsi qu’il n’ya avit aucune convergence de vue entre les deux parties turque et américaine.
« Il n’est pas réaliste de travailler avec un groupe terroriste tout en luttant contre un autre », a pour sa part répondu M. Cavusoglu au sujet du soutien américain aux YPG contre l’EI.
