«La tenue de ce sommet dénote l’intérêt et l’importance accordés par les chefs d’Etat africains à la question des conflits, pour la prise de mesures qui relèvent de l’urgence, à même d’assurer la sécurité et pour un véritable développement dans le continent».
C’est ce qu’a affirmé hier M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, à l’agence de presse algérienne (APS).
M. Messahel a souligné dans cette déclaration toute l’importance du sommet spécial de Tripoli de l’Union africaine (UA), qui s’ouvrira aujourd’hui dans la capitale libyenne, pour le règlement des conflits dans le continent.
Ce sommet auquel prend part le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sera sanctionné par une déclaration finale et une série de recommandations sur les conflits au Darfour au Soudan, en Somalie et dans la région des Grands Lacs.
Le sommet de Tripoli a été précédé d’une réunion ministérielle qui sera saisie des résultats des quatre ateliers sur le Darfour, la Somalie, les Grands Lacs et les autres conflits.
La tenue de ce sommet, explique encore le responsable algérien, découle de la nécessité de «rétablir la paix et la sécurité» en se basant sur les principes fondamentaux qui président à la destinée de l’UA.
Il indiquera également que ce sommet spécial se fonde aussi sur les acquis de l’Union, dans la mesure où, a-t-il dit, l’Afrique «a mis en place un arsenal juridique assez important, dont l’architecture africaine de paix».
M. Messahel soulignera que tout cela répond à un objet bien précis, celui de la recherche d’une solution définitive aux conflits.
Pour lui, l’Afrique a déjà réussi à régler de nombreux conflits, ce qui constitue, selon ses affirmations, «un pas important pour parvenir à des résultats concrets sur cette voie».
M. Messahel ne manquera pas de saluer dans son intervention devant les participants à la réunion préparatoire de ce sommet, le leadership de l’UA et la coopération qu’elle a établie avec les Nations unies dans la gestion du conflit au Darfour, notamment à travers le déploiement des forces de rétablissement de la paix.
Après avoir rappelé la position de l’Algérie sur le Darfour, fondée sur le respect de l’unité territoriale et la souveraineté nationale du Soudan, le ministre a réitéré son appel en direction de toutes les parties en conflit pour renouer le dialogue et pour la mise en œuvre des accords d’Abuja 2006.
Ce dialogue doit aboutir à une solution «consensuelle et définitive» de ce conflit, a estimé M. Messahel, précisant que ce processus «doit être encouragé par des actions fondées sur une synergie de tous les partenaires pour accompagner et aider les Soudanais à sortir de cette crise».
S’agissant de la Somalie, il a estimé que la solution de ce conflit «doit être recherchée à travers la consolidation du gouvernement en place et la mise en œuvre des accords de Djibouti qui ont balisé le terrain au dialogue».
Dans ce même sillage, M. Messahel a salué l’action de l’UA et des pays voisins, notamment l’Ouganda et le Burundi pour leur mise à la disposition de la mission de troupes de maintien de l’ordre en Somalie.
Il a plaidé, dans ce sens, pour une implication «plus grande» de l’ONU et des partenaires au développement pour «consolider le gouvernement somalien de transition et l’accompagner dans la mise en place des institutions nationales».
«La communauté internationale est dans l’obligation de soutenir les efforts de l’UA pour un retour définitif à la paix, d’autant que de nombreux partenaires mobilisent des moyens colossaux pour faire face aux actes de piraterie, soit par le paiement de rançons ou par la mobilisation de grands moyens devant garantir la sécurité du transport maritime dans cette région», a-t-il affirmé.
Concernant la situation dans la région des Grands Lacs, M. Messahel a indiqué que les dirigeants africains vont plaider pour une «application stricte et rigoureuse» de tous les accords signés entre les différents protagonistes sous l’égide de l’UA.
Ghada Hamrouche