Aucune solution ne pointe à l’horizon pour la crise syrienne, a estimé l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe lors de son passage devant les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, auxquels il a brossé un sombre tableau de la situation dans ce pays.
Rien ne laisse entrevoir une avancée dans le règlement de la crise syrienne, selon Lakhdar Brahimi, qui a estimé lundi qu’il “n’y avait pas de progrès en vue aujourd’hui ou demain” pour un règlement du conflit dans ce pays, après une rencontre avec les membres du Conseil de sécurité. L’émissaire onusien a affirmé que la situation en Syrie est “extrêmement grave et se détériore de jour en jour”, et qu’il “n’avait pas de plan complet (de règlement du conflit) pour le moment”, mais seulement “quelques idées”. L’ancien chef de la diplomatie algérienne a également annoncé qu’après avoir pris des contacts au cours de l’Assemblée générale de l’ONU, il allait “retourner dans la région”. “J’espère revenir ensuite pour voir le Conseil de sécurité et lui présenter quelques idées sur la manière de procéder à l’avenir”, a-t-il ajouté. En dépit de ce qu’il a qualifié “d’impasse”, il a exprimé l’espoir de “trouver une ouverture dans un avenir pas trop éloigné”. “Je refuse de croire que des gens raisonnables ne comprennent pas qu’on ne peut pas revenir en arrière, qu’on ne peut pas retourner à la Syrie du passé”, a-t-il ajouté à l’adresse du régime de Damas qui réprime dans le sang une révolte populaire qui a éclaté en mars 2011. “Réformer n’est pas suffisant, ce qu’il faut c’est du changement”, a-t-il martelé. Rendant compte aux ambassadeurs de sa première visite à Damas mi-septembre, il a indiqué que le régime syrien estimait à 5000 le nombre d’étrangers combattant contre lui dans le pays et qu’il dépeignait de plus en plus la guerre civile comme “une conspiration de l’étranger”. L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, a réitéré qu’il n’avait pas d’autre feuille de route que le plan en six points de son prédécesseur Kofi Annan pour mettre fin à 18 mois de conflit, selon un diplomate. Ce plan prévoyait en premier lieu l’arrêt des violences. Sur le terrain, de violents combats entre soldats syriens et rebelles secouaient hier plusieurs régions de la Syrie. Lundi, au moins sept enfants ont péri dans les raids aériens et les tirs de l’armée régulière syrienne. Au total, 76 personnes, dont 44 civils, ont été tuées à travers le pays, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le régime syrien a annoncé hier la reprise du grand quartier d’Arkoub à Alep, deuxième ville de Syrie, tandis qu’une ONG faisait état de la poursuite des combats entre soldats et rebelles dans la zone. Le conflit syrien, déclenché en mars 2011, sera au cœur d’une série de réunions en marge de l’Assemblée générale s’ouvrant mardi à l’ONU. Aucune décision majeure n’est cependant à attendre, la communauté internationale étant profondément divisée, malgré l’escalade de la violence.
M T. / Agences