Le secteur peine à trouver la sérénité. La crise qui le secoue depuis plusieurs années est loin de connaître son épilogue
La décision de Baba Ahmed concernant les ponctions sur les salaires des enseignants risque d’être conséquente.
Le secteur de l’éducation est au bord de l’abîme. C’est le pourrissement total dans le secteur. Ni les promesses de la tutelle ni celles du gouvernement ne sont parvenues à mettre de l’ordre dans le secteur. Alors que les élèves de terminale ne se sont pas encore prononcés sur la poursuite ou non de leur rassemblement, le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) a lancé, hier, par le biais d’un communiqué, un appel aux enseignants pour boycotter les cours de rattrapage. La raison? l’application par la tutelle des sanctions salariales à l’égard des enseignants grévistes. «Le Snapest rejette fermement les ponctions sur salaires que le ministre de l’Education a entrepris à l’encontre des enseignants grévistes», indique ledit document.
Dans ce contexte, le Snapest a lancé un ultime appel aux enseignants pour boycotter les séances de rattrapage des cours perdus et de ne pas se conformer à un quelconque plan de rattrapage. «Nous avons suspendu la grève dans le but de préserver une certaine stabilité dans le secteur et pour calmer l’atmosphère. Surtout dans les circonstances actuelles, où le pays est sur le point de vivre un événement important qui est l’élection présidentielle du 17 avril prochain», ajoute la même source. C’est pourquoi le Syndicat, dans son communiqué, interpelle le ministre auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public à respecter ses promesses et intervenir d’urgence dans la décision de ponctions sur des salaires entrepris par Baba Ahmed.
Après la réunion de négociation qui s’est tenue le 20 février dernier avec la direction générale de la Fonction publique et le Snapest, ce dernier a annoncé la suspension de la grève. «Cette décision a été prise après nous avoir promis la satisfaction de nos doléances. Seulement, comme à l’accoutumée, nous n’avons vu aucune application tangible sur le terrain», lit-on dans le même document. Lors de la même rencontre, le syndicat a fait savoir qu’un compromis a été engagé avec le ministre et les enseignants concernant la ponction sur salaires «Il a promis de rendre à chaque gréviste son salaire contre la rémunération des leçons perdues», ajoute la même source. Toutefois, le coordinateur du Snapest via le communiqué du syndicat, a exprimé son désarroi quant à la précipitation dont le ministre a fait preuve pour appliquer les ponctions sur les salaires des enseignants grévistes. Une attitude pour le Snapest, qui est synonyme de vengeance et de provocation de la part de la tutelle. Mais surtout une suppression des droits du syndicat. «Il est évident que la tutelle est complètement dépassée par les problèmes que connaît actuellement le secteur», ajoute la même source. «Le ministre ne se rend pas compte des conséquences de ces décisions précipitées», poursuit le communiqué.
Le secteur peine à trouver la sérénité. La crise qui le secoue depuis plusieurs années est loin de connaître son épilogue. Si les troubles perdurent, aucun plan de rattrapage ne pourra assurer l’avancement dans le programme scolaire. Le feuilleton des protestations se poursuit, et le sort réservé à la demande des bacheliers, demeure inconnu jusqu’à maintenant.