Le Conseil national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Cnapest), l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) ainsi que le Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) ont décidé de reconduire leur mouvement de grève entamé il y a près de deux semaines, au lendemain des assurances du ministre de l’Éducation de prendre en charge la revendication concernant la promotion des enseignants du primaire et du moyen.
Le coordinateur national du CNAPEST, Nouar Larbi qui a annoncé la reconduction du débrayage à compter de dimanche prochain a déclaré qu’«Il y a un double langage de la part de la tutelle qui affirme que les portes du dialogue sont ouvertes alors que nous n’avons pas été invités pour une rencontre depuis des mois en vue de discuter des différentes revendications que nous soulevons».
Il a expliqué que cette décision a été prise d’autant que le ministre n’a annoncé aucune mesure concernant le cycle secondaire alors que d’autres revendications importantes demeurent non prises en charge par le département d’Abdellatif Baba Ahmed. Le représentant du CNAPEST, qui a déploré la mise à l’écart des syndicats par la tutelle, a exigé la présence de ces derniers lors des réunions du ministère avec les autres ministères et de la Fonction publique.
Il a fait savoir à cet effet que «nous n’exigeons pas d’intervenir ou de signer des PV de réunions, mais d’être associés à ces rencontres pour en être informés », en accusant par la même occasion des collaborateurs du ministre de mal informer ce dernier s’agissant de l’évolution de la situation liée à la grève dans le secteur.
Pour sa part, le président de l’UNPEF, Sadek Dziri a estimé que le ministère a transcendé le syndicat pour s’adresser aux enseignants et élèves à travers les médias. «Nous considérons que c’est une erreur de jugement de procédure» a-t-il ajouté, considérant l’annonce faite mercredi par le ministre de l’Éducation d’insuffisante. Dziri a par ailleurs exigé une session de concertation avec la tutelle qui doit transmettre le PV de la réunion avec la Fonction publique pour rassurer les syndicats de sa réalité.
Il s’est d’autre part interrogé sur le sort des autres revendications non énoncées par le ministre. «La tutelle parie sur la rupture de la relation qui lie notre syndicat à sa base», aussi, «nous disons que plus l’étau se resserre sur nous, plus grande sera notre détermination à poursuivre notre action jusqu’à prise en charge de nos revendications», a martelé le syndicaliste. Dziri a cependant tenu à préciser que L’UNPEF ne demande pas à ce que tout soit concrétisé à la fois. Pour ce qui est du SNAPEST, le coordinateur de cette entité Meziane Meriane a fait savoir que la grève a été reconduite pour quatre jours consécutifs. Celle-ci sera organisée les 9, 10, 11 et 12 du mois en cours. Meriane a par ailleurs tenu à préciser que le débrayage est légal et légitime contrairement à ce que la tutelle ministérielle avance.
Il convient de signaler que le ministre de l’Éducation Abdelatif Baba-Ahmed avait affirmé mercredi, que la revendication relative au droit à la promotion des enseignants des cycles moyen et primaire sera prise en charge et ce après l’engagement de la direction de la Fonction publique à l’issue d’une réunion avec la tutelle. Baba-Ahmed a rappelé dans le même contexte que les revendications relatives au logement et la prime du sud, ont été prises en charge bien qu’elles ne relèvent pas des prérogatives du ministère de l’Éducation.
Ania Naït Chalal