Le sit-in des travailleurs de l’éducation nationale réprimé, Boujenah et une centaines de manifestants interpellés

Le sit-in des travailleurs de l’éducation nationale réprimé, Boujenah et une centaines de manifestants interpellés

Un important dispositif sécuritaire a été mis en place aux alentours de l’annexe du MEN aux Anassers et au niveau de la station du métro située à quelques mètres où des manifestants ont improvisé un rassemblement.

Annoncé en grande pompe, le sit-in des travailleurs du secteur de l’éducation nationale n’a finalement pas eu lieu. Il a été tout simplement réprimé par les forces de l’ordre qui ont investi les lieux. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place une heure avant l’arrivée des manifestants.

Paradoxalement, c’est au moment où des syndicats autonomes s’entretenaient avec le DG du BIT sur les violations flagrantes du droit syndical en Algérie, des travailleurs du secteur de l’éducation nationale affiliés au SNTE se faisaient justement violemment refouler des alentours de l’annexe du MEN au Ruisseau. Ceux qui ont eu moins de chance ont été carrément embarqués.

C’est le cas pour le SG du SNTE, les responsables de coordinations affiliées à ce syndicat et des adhérents venus de plusieurs wilayas du pays. Les manifestants parlent de l’interpellation “d’une centaine de travailleurs” parmi eux le SG de la section de Tébessa évacué vers l’hôpital. “C’est pour un problème de diabète. Il a été évacué soit vers l’hôpital de Kouba, soit au CHU Mustapha”, dira le responsable du dispositif sécuritaire au chargé de communication du SNTE qui demandait des nouvelles. Non loin du siège de l’annexe du MEN, des manifestants qui ont fait le déplacement de diverses wilayas ont tenté de tenir un rassemblement au niveau de la station du métro de Ruisseau. “Nous avons été violemment dispersés avant que des bus de l’Etusa n’arrivent pour nous embarquer”, témoignent deux manifestantes, vidéo via téléphone portable à l’appui. Réagissant, le SNTE “a dénoncé cette violente répression et l’interpellation et l’embarquement de cadres syndicaux vers des commissariats”. Le syndicat compte revenir à la charge pour faire aboutir les revendications des travailleurs du secteur.

Le débrayage suivi à 85,08%

La symbolique journée du 16 avril n’aura pas été celle du savoir. Le débrayage du SNTE et celui du Cnapest sans oublier celui du Sud et des Hauts-Plateaux ont complètement paralysé les établissements scolaires. Le SNTE avance un taux de suivi national de 85,08% avec des taux record au niveau de la capitale : 95,58% à Alger-Est, 92,58% à Alger-Ouest et 94,56% pour Alger-Centre. De nombreux lycées étaient également à l’arrêt avec la poursuite de la protestation du Cnapest qui a connu un suivi mitigé. Pour ce qui est du débrayage des fonctionnaires du Sud et des Hauts-Plateaux, il s’est également poursuivi et a enregistré une légère hausse atteignant les 75,26% avec toujours un pic dans le secteur de l’enseignement supérieur. La contestation n’est pas près de s’arrêter, puisque l’Unpef revient à la charge aujourd’hui avec une journée de grève nationale et un sit-in devant l’annexe du MEN.

M B