La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) sert-elle les intérêts marocains plutôt que ceux des réfugiés qu’elle entend défendre ?
En parcourant le récent communiqué publié par cette organisation sur les 55 réfugiés bloqués dans le territoire marocain, il y a lieu de le penser. En effet, au lieu de condamner sévèrement l’attitude du Maroc qui refuse obstinément de laisser partir ces réfugiés bloqués à Figuig pour l’Algérie, la FIDH condamne les deux Etats (Maroc et Algérie) alors que le tort est du côté exclusivement marocain.
Pourquoi la FIDH a condamné l’Algérie qui a cru bien faire en acceptant d’héberger les 55 Syriens ? Mystère. La FIDH garde-t-elle encore une dent contre les autorités algériennes ?
Re-mystère : « Faudra-t-il qu’une personne meure pour que les familles syriennes bloquées depuis des semaines à la frontière algéro-marocaine puissent obtenir de l’eau, de la nourriture, et la protection qui leur est due ?
Nos organisations exhortent les autorités des deux pays à trouver une solution immédiate avant qu’il ne soit trop tard » indique le communiqué de la FIDH. Pourquoi la FIDH n’a-t-il pas pris en compte dans son communiqué le rapport du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) qui précise que la faute incombe aux seuls Marocains : « Le 5 juin, une délégation du HCR et du Croissant Rouge algérien a ainsi attendu plusieurs heures au poste frontière de Béni-Ounif, sans que le transfert n’ait lieu, sur fond de conflit territorial larvé.
Et ce, après que les forces marocaines se soient rendues coupables quelques heures plus tôt de refoulement en arrêtant, en pleine ville de Figuig à 6h00 du matin, une dizaine des réfugiés pour les ramener dans la zone » a tenu à préciser le HCR.
Mais la FIDH continue d’ignorer ces éléments et enfonce le clou : « L’impasse perdure donc, alors que le groupe – joint hier par téléphone – avait accepté d’entrer en Algérie en désespoir de cause plutôt que de survivre dans de telles conditions.
Et ce, même si leur souhait demeure de rejoindre leurs familles établies légalement au Maroc ou dans des pays de l’Union européenne » ajoute le communiqué de la fédération internationale. La position de cette organisation est sujette à caution.
A la solde du Makhzen
Les principaux responsables de cette organisation ont-ils peur des réactions marocaines ou craignent-ils de se voir couper les « subsides » offerts généreusement par le Palais royal. Est-il question d’argent ?
Au regard de la teneur de ce communiqué il y a eu lieu de penser sérieusement : « Alors que l’absence de dialogue entre l’Algérie et le Maroc perdure, des hommes, des femmes, et des enfants attendent depuis cinq jours que les forces militaires des deux pays daignent leur apporter de l’eau et de la nourriture.
Personne ne semble pouvoir accéder aux réfugiés : ni médecin, ni HCR, ni association. Même l’eau que des résidents tentent de faire parvenir depuis hier n’est jamais parvenue aux familles. La rivière toute proche est, selon les réfugiés, à sec » écrit la FIDH qui fait abstraction de l’attitude marocaine seule en cause dans cette histoire.
Le traitement inhumain infligé à ces familles syriennes provient d’un seul camp celui du Maroc puisque ces réfugiés se trouvent à Figuig en territoire marocain et non pas en Algérie. Or Rabat ne veut pas que les réfugiés reprennent la route des contrebandiers qu’ils ont empruntée alors que les Algériens souhaitent qu’ils passent par la frontière, fermée depuis plus de 20 ans.
Car depuis plusieurs jours, les militaires marocains empêchent les habitants de Figuig de transmettre eau et nourriture aux migrants, alors même que dans cette zone, les températures dépassent les 40°. Certains d’entre eux, qui avaient réussi à quitter la zone, ont été retrouvés par les forces de l’ordre. Arrêtés, ils ont été emmenés à nouveau dans la zone tampon qu’ils avaient fui. Alors la FIDH est-elle à la botte des Marocains ?