Panique au Front de libération nationale ! A la suite d’une circulaire du ministre de l’Intérieur, envoyée mercredi dernier aux walis pour expliquer les modalités d’élection des présidents des assemblées communales et de wilaya, Abdelaziz Belkhadem a convoqué, vendredi soir, dans l’urgence, une réunion du bureau politique du FLN.
Au cours de cette réunion extraordinaire, il a été décidé, selon une source sûre au parti, «de tout faire pour rendre caduque cette circulaire».
D’ailleurs, dès le lendemain samedi, Abdelaziz Belkhadem a saisi, par correspondance, Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour protester contre Ould Kablia. Dans sa circulaire, le ministre de l’Intérieur précise, à l’endroit des walis, l’esprit de l’article 80 de la nouvelle loi organique portant code électoral, seule base légale à laquelle l’on doit se référer pour fixer les modalités d’élection des présidents des assemblées. Cet article stipule clairement que le candidat à l’élection du président de l’Assemblée populaire communale est présenté sur «la liste ayant obtenu la majorité absolue des sièges. Si aucune liste n’a obtenu la majorité absolue des sièges, les listes ayant obtenu 35% au moins des sièges peuvent présenter un candidat. Si aucune liste n’a obtenu 35% au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat.
L’élection a lieu à bulletins secrets et déclare président de l’Assemblée populaire communale le candidat ayant obtenu la majorité absolue des voix. Si aucun des candidats classés premier et deuxième n’a obtenu la majorité absolue des voix, un deuxième tour est organisé dans les quarante-huit heures qui suivent et est déclaré élu le candidat ayant obtenu la majorité des voix». Dans sa circulaire explicative, le ministre de l’Intérieur précise qu’il s’agit bel et bien de la majorité absolue, c’est-à-dire 50% plus une voix, et non pas de majorité relative. C’est ce qui irrite Belkhadem qui, lui, insiste sur la majorité relative. De même que sur le fait que seul le candidat d’une liste arrivée en tête à l’issue des élections du 29 novembre dernier puisse avoir le droit de se présenter au poste de président de l’assemblée. Or, cette lecture que veut Belkhadem bute sur un solide argumentaire du ministère de l’Intérieur. «L’élection du 29 novembre, c’est celle qui désigne des élus. Dès lors, ces mêmes élus sont porteurs de mandats et donc fondés à représenter la population pour l’élection du président de l’APC ou de l’APW. Quand une liste obtient 35% des suffrages, cela veut dire en effet que la majorité est dans les 65% détenus par les autres listes. D’où la nécessité d’un second tour ouvert à toutes les candidatures car ce serait une aberration qu’un président d’APC soit élu contre la majorité des élus, et donc de la population.» C’est du reste dans cet esprit que cet article, le 80, avait été introduit en plein Conseil des ministre par Bouteflika en personne lorsqu’il a été question de réviser la loi organique portant code électoral, en 2011. «En fait, c’était pour rattraper l’amendement controversé que le FLN avait introduit, via l’APN, dans la loi portant code communal. Ce que n’ignore, bien sûr, pas Belkhadem qui était, alors, ministre d’Etat.» Il faut dire que si c’était l’article 65 en question du code communal ou alors le principe de la majorité simple qui avait été adopté comme modalité d’élection, le FLN aurait pu s’adjuger effectivement plus de mille APC. Ce n’est plus le cas et il ne pourra plus prétendre désormais au contrôle qu’à un nombre plus modeste, allant de 400 à 500 APC.
K. A.
