Censés former les générations montantes, le secteur de l’enseignement en Algérie continue à générer des contestataires à la chaîne.
La protesta est devenue le lot du secteur de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur dans notre pays. Les départements respectifs de Benbouzid et de Harraoubia se voient destinataires, depuis plusieurs années, de la même liste de revendications.
Ce qui d’ailleurs a entaché, aux yeux de l’opinion publique, la crédibilité de ces institutions et la qualité des diplômes qu’elles délivrent. Enseignants contractuels, étudiants, travailleurs des universités et médecins résidents, ils ont tous rejoint le mouvement.
L’année universitaire 2010-2011 aura connu les plus longs débrayages observés au niveau de l’institution de la formation supérieure. Les trois mois de grève, observée dans bon nombre d’instituts et établissements universitaires, ont été très préjudiciables, non seulement pour les étudiants, mais aussi leurs enseignants. En effet, les programmes d’enseignement n’ont été achevés qu’à hauteur de 30 à 40%. En alternative, les étudiants en «langues» à l’université de Bouzaréah ont proposé à leur direction de reporter les examens de synthèse pour ce mois de septembre. Une proposition qui a été prise en considération et appliquée, au regard du retard important enregistré cette année.
Au contraire, les étudiants de l’école d’architecture ont eu moins de chance. Ils n’ont eu d’autre choix que de passer leurs examens dans la précipitation, tel qu’exigé par leur administration.
Malheureusement, des examens passés et des notes d’examens obtenues, ne subsistera que le bagage intellectuel acquis. Un bagage qui reste proportionnel à l’année d’étude, voire à tout le cursus.
Afin de faire aboutir leur mouvement, les étudiants se sont constitués en Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae).
Pour leur part, les travailleurs qui ont aussi observé une grève, réclament outre le régime indemnitaire, des augmentations de salaires avec effet rétroactif, à compter de janvier 2008, au même titre que tous les autres secteurs bénéficiaires des récentes mesures prises par l’Etat.
Les travailleurs ayant adhéré à la grève souhaitent la mise en place d’un régime indemnitaire en adéquation avec les spécificités du secteur de l’enseignement supérieur et ce, afin d’éviter l’écrasement social de certaines catégories par d’autres de personnels, qui représentent à la fois un outil et un support indispensables aux missions pédagogiques.
Sur un autre volet, des formations politiques ont salué l’inébranlable détermination des étudiants. Ali Brahimi, député (Mouvement pour les droits et les libertés), voit en ce mouvement de protestation une véritable démonstration de force et une farouche détermination.
Le département de Benbouzid parle, lui, de ferme «révolte» de la part des enseignants contractuels. Ayant exprimé depuis des années leur vœu de titularisation, ces enseignants ont enfin réussi.
Toutefois, une frange de ces enseignants a été, ni plus ni moins, exclue de cette décision pour la raison que leurs diplômes ne sont pas spécifiés à l’enseignement. Pourtant, ils ont assuré la tâche durant des années…
M.A