Le secteur ne serait plus sous la tutelle du MPTIC , Télécom : ce qui va changer

Le secteur ne serait plus sous la tutelle du MPTIC , Télécom : ce qui va changer

La fin de la tutelle du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC) sur le secteur des télécoms est–elle en cours ? Un scénario de plus en plus probable, selon une source proche du dossier qui évoque des changements en perspective.

“Le ministère a déjà pris des contacts avec certaines entités relevant de ses attributions pour débattre de cette nouvelle stratégie”, nous a affirmé, hier, une source proche du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC).

Le ministère en question “serait en perte de vitesse et devrait même disparaître”, soutient notre interlocuteur, estimant que “dans d’autres pays, à l’image du Maroc ou encore la France, ce département n’existe pas et ça n’a fait que permettre aux télécoms de se développer davantage en se libérant des lourdeurs d’un ministère dont les prérogatives chevauchent, dans certains cas, avec d’autres ministères beaucoup plus puissant tels que la Défense ou encore la Justice car, souvent, certains choix ont un impact direct sur la sécurité nationale”.

Un débat de plus en plus présent dans le domaine des télécoms, depuis un certain temps. Les pouvoirs publics envisagent cette rupture comme un moyen de départager le secteur en groupements. Cette stratégie aurait comme objectif de faire des télécoms un secteur lourd pour peser dans l’échiquier, négocier d’égal à égal avec ses homologues et partenaires étrangers et attirer de gros investissements. Mobilis qui évolue dans un environnement concurrentiel est contraint à certaines obligations dont les autres opérateurs sont épargnés en plus de la politique sectorielle du ministère qui n’est pas forcement adéquate.

LG Algérie

L’obligation de certaines entités, comme c’est le cas pour AT, d’investir dans des zones qui ne sont pas forcément rentables en invoquant le service public, est également à ne pas perdre de vue, surtout qu’AT est une SPA et non pas une EPIC.

Pour le moment, la réflexion sur la réforme des télécoms fait état de groupements autonomes. C’est du moins le scénario avancé par Abdeslam

Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines qui, rappelons –le, est l’architecte de ce changement en profondeur. Est-ce que le secteur des télécoms irait jusqu’à être mis sous la coupe du département de l’Industrie et des Mines ? La question reste posée même si les spécialistes n’adhèrent pas à un tel scénario.

“Une véritable libéralisation du secteur est réellement une bonne chose, mais juste un changement de tutelle n’aurait pas de sens et Bouchouareb, pour sa part, n’a jamais évoqué une telle possibilité”, explique encore notre source. “Partant de l’idée de la réorganisation des capitaux marchands de l’État, Bouchouareb a parlé de la création des groupements autonomes avec des conseils d’administration où les ministères n’auraient plus de représentants”, ajoute notre source. La maison mère de ce groupement aura la charge de mettre en place la stratégie pour une plus grande synergie, en prenant en compte la réalité du terrain et de l’entreprise.

Certains parlent même de la création d’un organe qui serait indépendant et autonome de toute tutelle et qui serait directement géré par la présidence de la République. Ali Kahlane, expert en Télécom, n’en pense pas moins et souligne qu’“il faut que les TIC sortent du ministère. Il faut créer une délégation indépendante et transversale à tous les secteurs d’activité s’occupant du développement des TIC en Algérie. Cette structure sera chapeautée par le Premier ministère ou par la Présidence pour que ses recommandations soient appliquées. Il s’agit également de développer des politiques sectorielles qui seront menées en adéquation avec la stratégie globale. Algérie Télécom devrait également être un opérateur autonome et compétitif qui ne compte plus sur un seul produit. De son côté, l’ARPT doit assumer son rôle de régulateur de marché et ne pas s’occuper uniquement de l’octroi et du retrait des agréments”.

Dans cette optique, le ministère n’aurait plus de raison d’exister. “La dernière énormité a été de parler du lancement de la 4G mobile en 2015 et de permettre l’existence d’un opérateur public ou privé fixe et mobile qui viendrait concurrencer Algérie Télécom”, soulignent les experts qui parlent de la pertinence “de mettre de l’ordre en la demeure en abordant les véritables questions à l’image des fréquences et de la bande passante et imaginer une nouvelle loi des télécoms en remplacement à l’ancienne qui n’évoque même pas ou très peu l’Internet alors que la réalité actuelle démontre que nous n’utilisons pas seulement ces nouvelles technologies mais nous les respirons tant ils sont devenus une partie intégrante de notre quotidien et surtout que l’Algérie est partie prenante de la résolution Connect 2010”.

N S