Seules 3 000 entreprises emploient plus de 20 travailleurs
Parmi les 700.000 PME existantes en Algérie, il y a uniquement 3 000 qui emploient plus de 20 travailleurs.
L’Algérie compte quelque 700.000 Petites et moyennes entreprises (PME). C’est ce qu’a indiqué, hier, Ammouri Brahiti, directeur général de la PME au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement.
Intervenant à l’occasion d’une conférence internationale sur le thème «Innovation-Créativité-Durabilité: Vers un système d’innovation et de promotion de l’entrepreunariat innovant en Algérie», tenue à l’hôtel Sofitel (Alger), M.Brahiti a précisé que 94% de ces entreprises sont des Très petites entreprises (TPE).
Parmi ces 700.000 PME, il y a uniquement, a-t-il ajouté, 3 000 qui emploient plus de 20 travailleurs.
Le plus grand nombre de ces entreprises active dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics et dans l’agroalimentaire. «16% activent dans le secteur de l’industrie», a-t-il encore ajouté.
La conférence est organisée par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, avec le concours de Programme développement économique durable de la GIZ en Algérie, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’innovation qui coïncide avec le 7 décembre de chaque année. Pour M. Brahiti, la mise en place d’un système national d’innovation et d’invention, chargé d’appuyer les efforts consentis dans ce domaine et de les traduire en projets concrets, constitue un «impératif et une nécessité absolue». «Ce système doit être inclusif et rassembleur de tous les secteurs concernés, notamment l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et l’industrie. C’est un moyen qui permettra de canaliser l’innovation et l’invention en tirant profit des avancées enregistrées dans le domaine des nouvelles technologies», a-t-il expliqué. De son côté, Mourad Arif, directeur d’études à la direction générale de la PME du ministère de l’Industrie a regretté le fait que les entreprises algériennes aient cette tendance à considérer que la recherche est une manière de gaspiller l’argent.
«Il faut mettre l’innovation au coeur du développement industriel et les investisseurs privés doivent donner plus d’importance à ce volet et cesser de le percevoir comme une perte d’argent», a-t-il dit, déplorant aussi le manque de relation entre les universités et les entreprises algériennes. M.Arif, a mis l’accent sur la nécessité d’inculquer aux PME la culture de la recherche et l’ innovation. Il a appelé les responsables des PME à changer de mentalité et à comprendre que la pérennité de tout investissement et la performance de l’entreprise dépendent de l’effort consenti dans l’innovation. Selon les organisateurs, l’objectif de cette conférence est la mise en commun des différentes initiatives existantes pour la promotion de l’innovation, de la créativité et du développement économique durable. Finalité: définir les instruments clés pour promouvoir un système d’innovation national pour l’entrepreunariat innovant et durable en Algérie, apte à contribuer au développement d’un tissu économique diversifié et compétitif. Un tissu d’entreprises innovantes est la clé de la compétitivité, de la croissance et de la création d’emplois durables. Un tel entrepreunariat innovant ne peut se développer que dans un cadre institutionnel adéquat à une politique incitative à l’innovation, à la créativité et au changement. Selon le document présentant la conférence, ce système d’innovation repose sur quatre piliers. Il s’agit d’une politique nationale qui définit les grandes lignes de la promotion de l’innovation; de la recherche pour le développement des nouvelles solutions/technologie et la formation des cadres; de l’implication des secteurs à fort potentiel de croissance et de l’engagement des grandes entreprises détentrices de moyens et des PME, gisement d’idées innovantes.