Dans le débat sur la Tunisie et sa croissance économico-touristique, il faut reconnaître qu’une place prépondérante pour l’Algérie a toujours existé dans l’impact pour un échange fructueux.
Rien de surprenant dans la mesure où l’ouverture de ses échanges est un instrument de prédilection pour accroître surtout les capacités touristiques : chaque pays, chacun en ce qui le concerne, par un rythme structurel et une croissance à l’intérieur de ses frontières, pour renforcer ses capacités et tirer profit de toutes les opportunités contre les effets négatifs. En Tunisie, tout le monde le sait, l’économie et le mode de vie sont liés au tourisme. Plus de 70% de la population tunisienne (11 millions de personnes) vit du tourisme, directement ou indirectement. Le gros de cette population se trouve près des rives méditerranéennes, dont Nabeul, Hammamet Nord, Hammamet Yasmin, Port Kentaoui, Sousse, jusqu’à Djerba … La population tunisienne a besoin de son économie de services, de son artisanat et surtout de sa stabilité politique. La principale conclusion économétrique sur la question est donc, à bien des égards, l’observation concernant l’économie touristique et son image se rapportant à l’impact de son instabilité. D’une manière générale, le tourisme tunisien a un effet positif mais son ampleur sur le marché international varie de façon considérable.
Les grands hôtels font fonctionner l’industrie tunisienne. Même l’eau qui est rare est intelligemment fournie aux exploitations agricoles, aux usines, et à bien d’autres industries. Si l’énergie hydroélectrique quant à elle n’est pas créée que par manque de possibilités. Il n’y a certes pas de réserves pétrolières et pas de gaz naturel qui gisent sous le lit souterrain. Mais il existe de grands rivages d’une mer bleue éclatants, un arrière-pays vert et rentable en matière de fruits et légumes et un peuple cultivé et d’une gentillesse extrême. Mais est-ce suffisant dans un pays qui se trouve face à une situation sécuritaire catastrophique et une partie de son peuple qui suit aveuglement un parti politique lié à l’intégrisme et quelquefois à la violence ? Revenons à ces grands hôteliers qui soutiennent une industrie du tourisme et des loisirs florissants et aux investisseurs nombreux qui visiblement sont actuellement découragés et abandonnent le métier pour se recycler dans autres choses. Visiblement le tourisme tunisien traverse une situation bien difficile… Dans cette optique, le marché algérien pourrait-être déterminant avec des effets majeurs sur le développement du tourisme entre les deux pays? Avec une connexion supplémentaire par l’agriculture qui permettrait de vendre les récoltes, chez les deux voisins créerait une stratégie payante à court terme. Si on étudie cette mise en place de manière à ce que l’un et l’autre soit indépendants et fraternels par un ensemble d’institutions politiques et commerciales, l’investissement infrastructurel rural réduira le coût des transports et des énergies. Il faut simplement surveiller les risques et faciliter l’accès à cette agriculture de façon à optimiser une meilleure transmission des opportunités créés par l’ouverture des marchés et a en obtenir les bienfaits potentiels.
L’exemple du Cap Bon tunisien qui fournit un habitat à la pêche industrielle du thon. Cette pêche commerciale est parmi les pêches les plus importantes et les plus précieuses de la Tunisie. Plus de cent mille personnes sont impliquées dans le métier, mais bon nombre d’étrangers aussi viennent chaque année pêcher le thon dans ce beau cap ensoleillé et ces beaux rivages. Plus de 60 collectivités autochtones sont établies dans la région entre Tunis et le Sud de la Tunisie. Nombre d’entre elles fournissent un thon de qualité en conserve pour tout le marché nord-africain.
Dans le secteur du tourisme les grands hôtels tunisiens restent quant à eux importants pour les loisirs et le bien-être de beaucoup de touristes et de Tunisiens comme pour beaucoup d’entre nous. En effet, chaque année, plus de 1,5 million de plaisanciers algériens partent en Tunisie. Ces grandes réalisations hôtelières disposent de très belles plages et d’excellents services pour les vacanciers. Nous jouissons de ses grands hôtels et c’est ce qui crée pour les Tunisiens de fortes pressions. L’utilisation abusive crée une pollution pour les espèces aquatiques et la perte d’habitats pour la flore et la faune, auquel s’ajouteny dans un déséquilibre politique d’autres dangers pour l’équilibre économique de la belle Tunisie.
Notons aussi que le changement climatique qui risque de transformer, peut-être pour toujours les vacances d’été de tous les étrangers en direction de la Tunisie car la température ira en augmentant et seuls nous Algériens y sommes habitués, même si cette ressource hôtelière est protégée et gérée grâce à plusieurs ententes internationales et fédérales européennes. Dans les liens historiques entretenus fortement par l’Algérie et la Tunisie, présents dans la lutte contre tout agresseur, la solution est dans l’initiative relative à une aide spécifiquement conçue pour dégager les contraintes qui limitent l’aptitude de chaque pays à profiter de l’expansion des échanges.
Il est important d’amener les deux pays à faire face à l’impact inégal que peut avoir la Tunisie contre sa pénible situation politique actuelle qui plombe son expression. Offrir une assistance qui vise à renforcer ses capacités et resserrer les liens facilite le marché algéro-tunisien et adapte sa mise en place dans des mesures de protections sociales organisées. N’est-il pas temps d’aider ce pays ? Le directeur de l’hôtel Phebus, à Gammarth, dans la banlieue de Tunis, estime que “beaucoup de touristes attendent de voir comment les choses vont tourner avant de revenir.” La Tunisie s’apprête à lancer une vaste opération de communication pour rassurer et persuader les touristes de revenir au « pays du sourire ». Mais le calendrier de cette opération séduction risque d’être un peu juste car la situation du turbulent voisin libyen affecte la tranquillité du petit pays qu’est la Tunisie. Les incidents qui se sont produits au sud de la Tunisie ont ébranlé “la confiance des touristes, en particulier ceux qui viennent d’Europe et qui sont très sensibles à la sécurité.” “En gros, 30% supplémentaires des arrivées attendues pour les mois prochains vont peut-être se volatiliser” malheureusement.
Ce nouveau coup dur pour le secteur tunisien survient après les troublantes manifestations de la guérilla islamiste sur les plages de Hammamet et avaient dissuadé des centaines de touristes qui ont annulé leurs vacances dans la région et dans la belle île de Djerba. Le message clé que doivent retenir les décideurs pour accroître l’impact sur le tourisme tunisien est dans notre capacité à intervenir commercialement pour renforcer la position du pays ami et duquel nous pouvons tirer profit en matière de savoir éducatif et touristique. Il est primordial de développer les capacités productives (humaine et d’esprit d’entreprises, d’infrastructure et liens de chaîne de valeur). Ensemble, ces capacités conditionnent et renforcent l’aptitude du pays à relever son investissement dans le parc hôtelier considérable et permettre aux deux pays de croître et de se développer envers et contre tous.
Un autre aspect du tourisme tunisien actuellement en difficulté est sans conteste la situation d’hygiène à laquelle est confrontée la Tunisie depuis la révolution du Jasmin avec la prolifération du sachet en plastique. Au-delà des populations qui voient venir ce danger auquel ils ne sont pas habitués, les dirigeants manquent d’initiatives, et les partis dits écologiques, qui n’ont d’écologique que leurs appellations, sont déroutés face à ce pénible état de fait. La question reste sérieusement posée.
Faut-il laisser la catastrophe se produire avant de réagir ?
F. M