«Le secteur des services n’est pas développé en Algérie»

«Le secteur des services n’est pas développé en Algérie»

Appelé à densifier la coopération économique et consolider les relations historiques entre l’Algérie et la Tunisie, M. Riadh Attia, nouvellement installé dans ses fonctions de chef de la Mission Commerciale Tunisienne à Alger, a entamé sa prospection sur le marché algérien à la recherche des opportunités d’affaires qui facilitent l’investissement aux opérateurs tunisiens. Dans cet entretien il nous précise les créneaux importants déjà sélectionnés.

L’Econews : En quoi consiste votre mission commerciale pour faire profiter les opérateurs économiques tunisiens et algériens ?

Notre mission principale est d’aider les entreprises tunisiennes et algériennes à tisser des liens de coopération et de partenariat dans tous les secteurs d’activités au niveau des biens et des services. Nous commençons d’abord par une information commerciale liée à l’environnement des affaires dans les deux pays, les mesures incitatives et aussi les créneaux porteurs qui offrent des opportunités réelles pour faciliter ainsi des partenariats  fructueux et développer des échanges à moyen et long terme surtout. C’est vrai que nous ne pouvons pas brosser tout à la fois. Nous devons nous concentrer sur certains secteurs qui ont une valeur ajoutée, et ce, en symbiose avec la politique économique et industrielle des deux pays. Nous savons que l’Algérie est en phase de diversifier son économie. De ce fait, elle a lancé un plan pour la promotion de son industrie  et là, nous pouvons tirer des conclusions que cette orientation peut générer des opportunités de partenariat, dans un cadre gagnant-gagnant, c’est-à-dire que l’opérateur tunisien ou algérien a tout à gagner dans une coopération de complémentarité.

Vous êtes nouvellement installé comme chef de mission commerciale auprès de l’Ambassade, quelles seront vos priorités?

LG Algérie

Oui, je suis en Algérie depuis un mois seulement, mais je me sens déjà chez moi. Je suis nouvellement installé dans mes fonctions comme chef de mission commerciale auprès de l’ambassade de Tunisie à Alger et j’espère être utile à nos amis Algériens et aux opérateurs tunisiens pour renforcer nos relations économiques, en saisissant les nouvelles orientations économiques prises par le gouvernement pour enfin donner une nouvelle dynamique aux relations entre les deux pays et consolider notre union historique déjà privilégiée.

Quels sont les secteurs que vous visez dans un premier temps ?

Je prends l’exemple de l’automobile. L’Algérie ambitionne de développer un pôle consacré à ce secteur qui offre un gisement d’opportunités. Et comme la Tunisie a des références au niveau international, notamment dans la fabrication et l’exportation des composants de montage. Presque tous les constructeurs automobiles s’approvisionnent de Tunisie en matière de table, batterie, filtres, composants électriques et électroniques. Donc pourquoi ne pas développer ce créneau et faciliter la mise en relation entre les constructeurs et les entreprises tunisiennes, d’une part, et les inciter à s’installer en Algérie, dans le cadre de projets de partenariat dans ce secteur générateur de richesse et emplois, d’autre part.

La Tunisie est connue pour son savoir-faire dans le secteur du tourisme, y aura-t-il des projets de partenariat dans ce sens ?

Le secteur de tourisme offre un potentiel énorme parce que c’est un secteur fédérateur, et plusieurs activités sont liées directement au tourisme.   Aussi il y a un potentiel immatériel qui est les touristes qui sont un levier majeur pour le développement de l’image de tout un pays. Nous devons accorder beaucoup d’importance à ce volet et le travailler d’une manière subtile et intelligente. Dans ce domaine la Tunisie dispose d’un grand savoir-faire et d’une longue expérience à faire partager. Par la même occasion, nous saluons nos amis algériens qui ont soutenu les tunisiens dans des moments difficiles pour renforcer ce secteur stratégique. Par ailleurs, je vise aussi, via ma mission d’autres secteurs, à savoir, la construction, l’architecture, la décoration d’intérieur, l’art de la table, l’ameublement, le service et la formation. Tous ces créneaux sont à creuser et nous devons divulguer toutes les informations parce que nous venons de commencer cette importante tache et actuellement nous avons un déficit en informations de part et d’autre. Nous devons nous focaliser sur l’information avant de passer à l’action

Avez-vous constaté une amélioration dans la politique économique en Algérie ?

Je ne suis pas encore arrivé à ce stade. Je constate qu’aujourd’hui il y a une nouvelle vision claire pour le développement économique et cette vision intéresse l’opérateur économique national ou étranger pour agir dans un cadre rassurant et encourageant qui lui permet d’investir et créer des affaires.

Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a-t-il augmenté ?

Il y a une croissance constante dans nos échanges mais reste que le niveau est toujours modeste. Il ne représente que 2% des échanges globaux des deux pays, nous sommes à 1,2 milliards d’euros seulement. Nous pouvons mieux faire mais il n’y a pas que les échanges commerciaux. Il y a aussi le partenariat industriel et la coopération dans le secteur des services. Cette coopération n’est pas comptabilisée dans les échanges, comme les études, l’ingénierie, les TIC, le tourisme. Le secteur des services est un peu occulté mais il y a des projets qui sont en train de se créer entre les deux pays dans ce sens. C’est un secteur qui n’est pas soumis à des obstacles. A l’instar du secteur de l’informatique qui touche toutes les activités économiques de chaque pays. La Tunisie dispose d’un bon savoir-faire et des compétences humaines dans ce domaine qui sont reconnus au niveau international, et dont l’Algérie peut profiter énormément. D’ailleurs, nous ferons notre possible pour réussir tous les projets en partenariat en cours de réalisation et satisfaire toute nouvelle demande pour accroitre le volume des échanges entre les deux pays.