L’année scolaire qui débute à peine ne sera pas de tout repos
La Fnte compte reconduire son mouvement de grève à partir du 15 octobre.
Les adhérents de la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (Fnte), affiliée à la Centrale syndicale Ugta, sont entrés depuis hier dans un mouvement de grève de trois jours. «Notre mouvement a été suivi à plus de 6%», a indiqué hier le secrétaire général de la structure locale de la Fnte, précisant qu’à Béjaïa, «le taux a atteint près de 80%».
La Fnte mettait hier à exécution la décision prise lors d’une rencontre ayant réuni son bureau exécutif avec les secrétaires généraux, le 27 septembre, au siège de la Centrale syndicale, à Alger.

Les adhérents de la Fnte réclament la révision du régime indemnitaire de manière qu’il soit équivalent à celui accordé à d’autres secteurs, notamment celui de la santé.
La révision du statut particulier est également revendiquée pour l’intégration des corps communs. Ces dernières semaines, les représentations de la Fnte au niveau des wilayas ont tenu des conférences sanctionnées notamment par les lacunes contenues dans le statut particulier des travailleurs de l’éducation, qui est, faut-il le rappeler, le premier à avoir été promulgué. Une étude comparative a démontré clairement les lacunes de ce statut, à l’image de la prime de qualification. Dans le secteur de la santé elle est calculée sur le salaire de base de 45% alors que dans le secteur de l’éducation cette prime est de 30% seulement, cite-t-on comme exemple. Cette entité syndicale exige l’augmentation conséquente des salaires et la reclassification des corps communs. Quant au départ à la retraite, la Fnte se prononce pour le maintien du régime actuel, soit après 32 ans de service. La Fnte compte par ailleurs reconduire son mouvement de grève à partir du 15 octobre au cas où les revendications ne sont pas satisfaites.
«Le mouvement de grève est largement suivi au niveau des wilayas de l’Est et de l’Ouest», affirmait hier M. Aziz Hamlaoui, secrétaire général du syndicat d’entreprise des travailleurs de l’éducation (Sete). Le mouvement de grève lancé depuis hier n’est en aucun cas en soutien à celui que comptent lancer les syndicats autonomes le 10 du mois en cours, rappelle-t-on à la Fnte. Au sujet des oeuvres sociales, la Fnte appelle à l’application de la circulaire portant sur l’installation des commissions au niveau des écoles. «Le budget moyen de chaque école est de 300 millions de centimes. C’est la seule façon qui permet la perpétuation de la solidarité entre les travailleurs», avait estimé M. Boudaha, à l’issue de la rencontre d’Alger. 2000 millions de centimes relevant de l’argent des oeuvres sociales sont bloqués depuis deux ans, indique-t-on à la Fnte. En attendant l’entrée en lice des syndicats autonomes, le secteur de l’éducation nationale connaît une autre perturbation si l’on compte celle des intendants, en vigueur depuis une semaine.
Le secteur connaîtra une paralysie totale dès la semaine prochaine. Les syndicats autonomes de l’éducation affûtent leurs armes pour un mouvement de grève illimitée dès lundi prochain.
Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte), l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) partent une nouvelle fois en guerre, estimant que «seules les actions de protestation pourront pousser le ministère à intervenir».
Une intervention que l’on veut articuler sur la révision du statut particulier, le régime indemnitaire, le point relatif à l’âge de la retraite, ainsi qu’un salaire susceptible d’assurer une vie décente aux travailleurs de l’éducation. L’année scolaire, qui débute à peine, ne sera pas de tout repos tant pour les travailleurs de l’éducation que pour le ministère. Que fera le département de Benbouzid? Va-t-il prendre en charge leurs doléances pour éviter la perturbation de l’année scolaire ou va-t-il continuer dans sa politique de la sourde oreille? L’avenir proche nous le dira.