C’est une séquence particulièrement chahutée que le secteur de l’éducation a vécu cette semaine avec une spirale de grèves. Tous les syndicats du secteur, les uns après les autres, ont appelé à des journées de protestations. Et plutôt qu’une action unitaire, ils ont opté pour des journées de mobilisation en solo, histoire de jauger, pour chacun son poids sur la base.
Le SNTE, le CNAPEST, le syndicat des chefs d’établissements, aujourd’hui le CLA et l’UNPEF ont débrayé. Dans leur diversité, ces syndicats ont pourtant les mêmes revendications socio- professionnelles. A savoir le statut particulier de l’enseignant entré en application depuis 2008. Ces syndicats râleurs revendiquent aujourd’hui sa mise à jour, considérant qu’il contient des incohérences. Précisément à l’endroit de certaine catégories de personnels qui seraient lésés, compte tenu de leur expérience professionnelle, laquelle n’aurait pas été suffisamment prise en considération lors de la pesée des postes.
Ainsi, les chefs d’établissements, recrutés dans le temps sans diplôme universitaire, se retrouvent aujourd’hui avec quasiment le même niveau de salaires que les enseignants débutants avec une licence quelle qu’elle soit. Un nivellement que les chefs d’établissements considèrent comme une humiliation, compte tenu du nombre d’années de leurs expériences. Des professeurs du fondamental, recrutés dans l’enseignement moyen avec le niveau terminal des années 80 ou avec bac+1 ou bac+2 se retrouvent dans la catégorie 11, malgré leurs nombreuses années d’ancienneté qui font qu’ils sont proches de la retraite.
Les syndicats demandent au ministère que soient corrigées ces incohérences, et ils croient d’autant plus avoir raison que les personnels concernés ne sont pas très nombreux. La deuxième revendication concerne la suppression de certains postes intermédiaires qui existaient dans l’ancienne grille. Il faut les rétablir, exigent les syndicats qui posent tous aussi le problème de la prime de zone pour les enseignants qui exercent dans le sud du pays.
Le ministre de l’éducation, qui a reçu de nombreuses fois les syndicats n’a de cesse de dire que le statut des enseignants, un des premiers à être finalisé, ne peut aujourd’hui faire l’objet d’un nouvel examen. Et il explique pourquoi. Le rouvrir, c’est ouvrir la boite de Pandore, car les autres secteurs en profiteront pour avoir les mêmes exigences. Au sujet de la prime du sud, Baba Ahmed n’a pas fermé la porte expliquant aux syndicats que le dossier doit faire l’objet d’une discussion entre le ministère de l’Education et son homologue des finances.
Mais les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille et profitent justement de la période des examens de fin d’année pour infléchir la position de Baba Ahmed qui s’aperçoit qu’il a hérité d’un cadeau empoisonné que ce secteur de l’Education. Face à ce bras de fer, la Coordination des parents d’élèves est montée au créneau. Pour demander aux syndicats de ne pas prendre en otage les élèves. Mais pour aussi leur dire qu’elle est solidaire des revendications. Et c’est donc l’impasse.