Contrairement à d’autres secteurs économiques, qui pour la plupart, sont souvent bien servis en matière de recrutement de personnels qualifiés, le secteur de l’agriculture souffre à l’instar d’ailleurs de celui du bâtiment et des travaux publics où la demande « en bras » reste assez importante en maçons , plâtriers, plombiers, ferrailleurs et autres menuisiers), le plus le du manque de main-d’œuvre.
D’ailleurs, la difficulté pour les agriculteurs de trouver, par exemple, employés pour les récoltes ne manque pas de se répercuter sur les coûts de vente, car très souvent les quelques personnes recrutées se font payer au prix fort vu la difficulté qu’éprouvent les professionnels du secteur à dénicher l’oiseau rare sur le marché du travail.
Aussi, les prochaines récoltes, à l’exemple de celles de la pomme de terre de saison qui arrive à point ces derniers jours, risque d’entraîner une tendance à la hausse de ce tubercule.
Les agriculteurs ne cessent d’affiche leur désarroi du fait qu’ils sont confrontés quasiment chaque année à de sérieux problèmes concernant la rareté de la main-d’œuvre.
Même à 1500Da par jour et parfois bien plus, beaucoup de jeunes ne veulent pas travailler et préfèrent, de loin, s’adonner à la pratique du commerce informel, beaucoup moins contraignant, physiquement, pour eux et certainement plus rentable » nous dira un agriculteur installé du coté de Misserghine.
Même ceux qui émanent du dispositif de soutien à l’emploi des jeunes sont absents sur le terrain puisque beaucoup d’entre eux ne semblent pas vouloir s’installer à leur compte et préfèrent recevoir la pension mensuelle de 15.000 dinars, sans trop » s’exténuer» lancera un fellah spécialiste en produits maraîchers de la région de Bethioua. Un autre affirmera que cette année, la récolte d’un hectare de pomme de terre lui a coûté la bagatelle de 80 000 dinars.
UN COÛT QUI, SELON LUI, N’A JAMAIS EU À LE DÉPENSER DANS LE PASSÉ.
Plus dur encore, est la cueillette des olives, et pour parer à ce manque crucial de main d’œuvre, les fellahs travaillent seuls avec les membres de leurs familles, femmes, enfants … d’arrache-pied, en s’activent durant plusieurs heures par jour.
On se hâte, non sans fébrilité à cause du manque de main-d’œuvre d’autant que cette année est qualifiée d’exceptionnelle au vu du volume engrangé et de la qualité du produit.
Pour un bon déroulement de la campagne, il faut le déploiement rapide de centaines de travailleurs, lesquels sont quasi-introuvables, ce qui explique la hantise des fellahs. «La main d’œuvre est devenue une denrée rare.
Et ceux qui sont disposés à travailler se comportent en véritables seigneurs, se lamente Hadj Bouâza, un oléiculteur à Oran. « Ils veulent qu’on leur serve royalement leur repas et souvent, ils exigent en plus, une part des olives récoltés » se lamente-il.
D’AILLEURS, RARES SONT CEUX QUI FONT LEUR HUIT HEURES.
Et surtout n’allez pas leur demander de faire la cueillette sans détériorer l’arbre ou d’ensacher séparément les olives trop mûres de celles à point ni même de les débarrasser des impuretés» renchérit ce vieil agriculteur. Alors que le nombre de chômeurs en Algérie, selon l’ONS, frôle désormais les 1.063.000 personnes, soit 10% de la population active, les agriculteurs ont du mal à trouver de la main-d’œuvre. Alors faudrait-il faire appel à de la main d’œuvre étrangère ? La question reste posée.
S.A.Tidjani