Le secrétaire général du fln revient à la charge: Saâdani veut la tête du gouvernement

Le secrétaire général du fln revient à la charge: Saâdani veut la tête du gouvernement

C’est le gouvernement d’avant-l’élection dirigé par Sellal qui gérera les affaires courantes jusqu’à la révision de la Constitution.

Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, reconduit jeudi 17 avril à un 4e mandat, ne compte pas opérer un remaniement gouvernemental dans l’immédiat. Soit, on ne change pas une équipe qui gagne, mais est-ce pour autant que les appétits politiques se soient tus? Pas si sûr et Amar Saâdani fait partie de ces prétendants, notamment au poste de Premier ministre. L’appétit du secrétaire général du FLN serait dicté par le fait que la même source ajoute que la prochaine Constitution comportera un article qui stipulera que le Premier ministre doit être issu «obligatoirement» de la majorité parlementaire.

Autant dire que Sellal, qui n’évolue dans aucun cadre partisan ne sera plus dans le poste du Premier ministre après cette révision. Le premier responsable de gouvernement sera donc, si une législative anticipée n’est pas organisée entre-temps, issu du FLN qui, d’ailleurs, n’a pas cessé de revendiquer le poste depuis l’intronisation de Amar Saâdani à la tête du parti, il y a quelques mois. Amar Saâdani voit grand, même si des sources crédibles annoncent le SG du FLN au Sénat où existent d’ailleurs quatre postes vacants au titre du tiers présidentiel.

Bien avant l’élection présidentielle, M. Saâdani claironnait qu’après l’élection, le FLN ne sera pas dans le pouvoir. Car il sera, tout simplement, le pouvoir lui-même.Avant-hier, en conférence de presse, le SG de l’ex-parti unique a fait des déclarations qui résonnent comme des annonces. «Dans tous les pays du monde, lorsqu’un parti remporte les élections, il lui appartient de constituer le gouvernement sauf en Algérie.

Dans la nouvelle Constitution, le gouvernement doit être représentatif du peuple et il doit rendre des comptes au peuple, il doit être partisan et composé par le parti majoritaire», a-t-il dit. Se dirige-t-on alors vers un régime parlementaire qui sera défini dans le prochain texte fondamental? Notre source affirme que tout dépend du mécanisme à adopter et qui définira comment le Premier ministre accèdera au poste. Il reste donc à savoir si le Premier ministre sera désigné par le président de la République en puisant dans le parti majoritaire ou plutôt c’est le parti majoritaire qui propose, désigne ou élit le Premier ministre. «Tout dépendra aussi des attributions du Premier ministre», ajoute la même source. En tout état de cause, Abdelmalek Sellal gérera la période qui nous sépare de cette échéance.

Après avoir dirigé la direction de campagne électorale de Bouteflika, il reprendra donc sa place au lendemain de la validation des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel et la prestation de serment par le premier magistrat du pays. «Le remaniement ministériel auquel il faut s’attendre interviendra après la révision de la Constitution avant décembre prochain. C’est le gouvernement d’avant-l’élection qui gérera les affaires courantes jusqu’à cette échéance. D’abord, parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Ensuite, un remaniement dans l’immédiat induira un autre remaniement après la révision constitutionnelle qui tiendra compte des nouvelles orientations de la Constitution», indique une source concordante.

Certaines informations corroborent cette affirmation. Lors de la campagne électorale, Abdelmalek Sellal évoquait déjà son maintien à son poste. A Ghardaïa, à titre d’exemple, où il a été reçu par des manifestations, il s’est engagé à revenir en personne après l’élection pour trouver une solution définitive aux problèmes entre les deux communautés berbère et arabe.

La question qui vaut la peine d’être posée maintenant est de savoir quels seront le rôle et le poste de Sellal à la lumière des nouvelles orientations de la future Constitution.

La question Concerne aussi des hommes comme Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia et bien d’autres, d’autant plus que durant ce 4e mandat, comme annoncé par les animateurs de la campagne électorale, Bouteflika transmettra le pouvoir à la génération de l’indépendance que ces hommes représentent. Avec quel mécanisme et selon quels critères le pouvoir sera transmis à cette génération? Les prochains mois nous le diront.