Le secrétaire général de l’UNPA met à nu l’agriculture nationale, Alioui vide son sac

Le secrétaire général de l’UNPA met à nu l’agriculture nationale, Alioui vide son sac
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Le premier responsable de l’Unpa, Mohamed Alioui, a jeté un pavé dans la mare, hier, dans une intervention, à l’occasion de la signature d’un protocole d’accord entre l’Union nationale des paysans algériens et Filaha Innove. Il a mis à nu l’agriculture nationale. «95% des éleveurs de vaches laitières ne possèdent pas de terres et ceux qui en ont, ne s’en occupent pas», a-t-il accusé. Il dira que dans la seule wilaya de Boumerdès, «1200 hectares de terres irriguées ont été englouties par les promotions immobilières».

M.Aloui mettra l’accent sur les fellahs, attributaires de terres de «gré à gré» dans le cadre des contrats de performance, qui se considèrent aujourd’hui comme «des fellahs à titre privé» et agissent comme tels. Parmi les failles relevées dans le secteur, il citera celle des importations de vaches laitières qui sont «livrées à l’abattage deux à trois mois à peine après leur arrivée en Algérie». Il a relevé certains dysfonctionnements que subit la filière lait où moults défaillances et amalgames sont enregistrés. Il a regretté que certains fellahs préfèrent «cultiver des pastèques et des melons, car plus lucratifs, que de s’adonner aux cultures agricoles de première nécessité». Alioui a signalé qu’une quantité totale de «1,5 million de quintaux de laine n’a pas trouvé preneurs dans les wilayas d’El-Bayadh, Naâma, Djelfa, Laghouat, M’sila et Tébessa», pour ne citer que ces wilayas qui ont communiqué à la centrale de l’Unpa un état des lieux de leur production.

Cela dit, et pour revenir à l’objet de la rencontre, M.Alioui a estimé qu’il faut, «à travers cet accord, orienter les jeunes vers l’agriculture, l’élevage et les services y attenant». Lui succédant, le Dr Bensemmane a surtout insisté sur «les efforts déployés par Filaha à travers la société civile». Il a présenté un programme de travail commun avec l’Unpa qui se décline sur le développement et l’innovation, la participation des cultivateurs, avec le concours de Filaha, à divers Salons nationaux et régionaux, et la constitution d’une force commune de propositions technique, scientifique et pratique au ministère de l’Agriculture. Il a accueilli avec contentement «l’engagement et l’encouragement de l’Unpa de toute action dans le domaine» en accueillant «experts, professeurs, étudiants en master et doctorants (…) qui permettent de rehausser le niveau de l’exploitation». Le dr. Bensemmane a, par ailleurs, estimé que «les actions communes définies autour d’objectifs divers (…) seront déterminées au préalable, afin de réunir les besoins nécessaires et particuliers à chaque secteur». Un comité de suivi commun conviendra d’un mode de conception et de travail effectif avec une programmation, accompagnée d’une feuille de route, des manifestations scientifiques, a conclu le Dr Bensemmane. Cet accord d’importance pour ce secteur d’avenir, à l’heure où les recettes tirées des hydrocarbures s’amenuisent drastiquement, a été paraphé hier à Alger par Mohamed Alioui, secrétaire général de l’Unpa et le Dr Amine Bensemmane, président de la Fondation «Filaha Innove» (Grfi). Le président de l’Unpa a estimé que cet accord est «le premier du genre» dont l’objectif est la protection de ce secteur prioritaire.