Le secrétaire d’Etat américain à l’Energie, Ernest Moniz, a affirmé, aujourd’hui à Alger, l’intérêt porté par les compagnies américaines pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Algérie.
S’exprimant à l’issue une séance de travail avec le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, le secrétaire d’Etat américain à l’Energie, Ernest Moniz, en visite en Algérie, a indiqué que les compagnies américaines sont très intéressées par l’exploitation du gaz de Schiste dans notre pays. «Nos compagnies sont intéressées par le marché algérien parce qu’elles ont une grande expérience en matière d’exploitation de gaz et de pétrole de schiste qui nous a permis d’assurer un boom économique et une indépendance énergétique. J’espère que l’expertise acquise durant ces dernières années, sera également utilisée en Algérie», a-t-il déclaré.
L’exploitation du gaz de schiste nécessite de très grandes quantités d’eau, selon les experts en la matière. Pour rassurer sur ce point, le secrétaire d’Etat américain à l’Energie a précisé qu’«il ne faut pas négliger non plus, le secteur off-shore en eau profonde où beaucoup de sociétés activent dans ce domaine notamment dans le Golfe du Mexique et leur expérience peut servir en Algérie où la profondeur de l’eau est à peu près similaire».
Moniz a fait également part de «nombreuses opportunités» d’investissement que présente l’Algérie pour les hommes d’affaires américains dans le secteur de l’énergie. Il a, par ailleurs, estimé que la Foire international d’Alger permettra de développer davantage la coopération entre les Etats-Unis et l’Algérie dans les énergies et autres secteurs où il existe un grand nombre d’opportunités pour les deux pays.
Youce Yousfi, de son côté, a rassuré quant aux risques de pollution que peut générer l’exploitation de gaz de schiste en Algérie qui a suscité une grande polémique ces derniers temps. «Avec la partie américaine, nous avons discuté des risques générés par l’exploitation des gaz et pétrole de schiste sur l’eau et des précautions à prendre dans le processus de production. Il s’avère que l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels n’est pas plus polluante que les autres ressources», a-t-il souligné. Le ministre de l’Energie a fait savoir que l’Algérie est actuellement en train d’évaluer le potentiel en matière de gaz et pétrole de schiste et tente de déterminer la qualité de la roche afin d’étudier tous les impacts sur l’environnement.
Il a, en outre, insisté sur «l’importance vitale» d’exploiter toutes les ressources possibles pour assurer la sécurité énergétique, soulignant que «l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels a mis les Etats-Unis sur la bonne voie pour parvenir à cet objectif».
Il est opportun de rappeler que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a abordé ce matin l’exploitation du gaz de schiste lors de la présentation du plan d’action du gouvernement devant l’APN.
Il a affirmé à ce propos que « toutes les études que nous avons menées prouvent que d’ici 2030 nos réserves de gaz vont diminuer. Il faut penser aux générations futures ». Se voulant rassurant et pour mettre fin à la polémique qui s’est installée autour du gaz de schiste, Sellal a précise que son exploitation n’est pas pour demain. Mais il faut s’y préparer à commencer par la formation des ingénieurs en la matière ».
Lahcene Brahmi