Plus de 200.000 potentiels électeurs, des jeunes, surtout, sont appelés aux urnes, dès ce matin, à l’ouverture des bureaux de vote dans les différentes communes de la wilaya de Ghardaïa pour élire, parmi les six candidats à la présidentielle 2014, le futur président de la République.
Ghardaïa a connu des troubles qui ont fait naître des craintes sur la vie des citoyens d’abord et sur le déroulement de cette échéance électorale. Mais la vie semble reprendre son cours normal, petit à petit, comme on peut le constater, après les appels à la raison, les engagements des candidats qui y ont mené campagne, et la sécurisation des différents quartiers. « Un plan préventif de sécurité a été installé », nous explique un cadre de la wilaya de Ghardaïa.
« Y compris dans les endroits dits chauds, et cela a donné des résultats », ajoute-t-il. L’amélioration est perceptible dans les rues qui sont animées. « Aucun incident n’a été déploré ces dernières quarante-huit heures », affirme-t-il. Le conseil des notables du M’zab a saisi cette occasion, à la veille de ce rendez-vous, pour mettre en garde contre ce qu’il qualifie de « tentative d’attenter à la souveraineté de l’Algérie » de la part de certains et d’appeler les électeurs de la vallée du M’zab à se rendre en masse aux urnes. Ces derniers devront, selon le conseil, saisir cette occasion pour témoigner d’une attitude faite de cohésion et apporter un cinglant démenti, aujourd’hui même, aux desseins de leurs obscurs détracteurs et faire un pied de nez aux fauteurs de troubles.
« Le calme doit revenir, nous avons beaucoup perdu et nous avons tous souffert », reconnaît un gérant d’hôtel. Mardi, une délégation d’observateurs de la Ligue arabe était sur place. Elle a visité des centres de vote le lendemain en attendant de voir de près (aujourd’hui) le coup d’envoi du scrutin. Les citoyens que nous avons rencontrés ont tous déploré le climat de terreur que veulent leur imposer certains pour « faire croire que nous sommes pour le boycott alors que notre présence au meeting dit tout le contraire », explique un citoyen de Ghardaïa. Un autre renchérit, qu’ils (Mozabites et Chaâmbis) « ne veulent pas faire l’exception » et ont l’intention de décider eux aussi de « celui qui sera notre président ». Son vis-à-vis ajoute que « l’avenir de l’Algérie concerne aussi les citoyens de cette wilaya du sud », comme lors des précédentes consultations.
La veille, le wali a tenu, de son côté, à rassurer les électeurs et les représentants des candidats que « toutes les dispositions ont été prises pour la protection des locaux, des centres et bureaux de vote, afin de permettre aux citoyens d’accomplir leur devoir électoral dans de bonnes conditions ». Au même moment, et pour lever toute équivoque, un communiqué du ministère des Affaires religieuses précisait à son tour que le conflit qui sévit depuis quelques mois à Ghardaïa « n’est pas d’essence religieuse », mettant en cause l’implication de milieux étrangers aux deux communautés « qui forment dans une parfaite symbiose, le M’zab depuis des lustres ».
La wilaya de Ghardaïa a ouvert, pour ce rendez-vous, 549 bureaux et 123 centres de vote dans toutes les communes notamment à Ghardaïa-ville, Bounoura, Daya Ben Dahoua et Berriane qui avaient enregistré des affrontements sanglants ces dernières semaines. Ils seront supervisés par 4.460 encadreurs. Sur le plan de la logistique, ce sont plus de 5.000 agents et fonctionnaires qui ont été mobilisés par l’administration pour garantir le bon déroulement du scrutin.
K. D.