Le score électoral du FLN a reculé de 57 Sièges: Ould Abbès sommé de rendre des comptes

Le score électoral du FLN a reculé de 57 Sièges: Ould Abbès sommé de rendre des comptes
2014-ouldabbesarchhhh_144486192

Abdelaziz Ziari estime que le FLN a fait «la pire des campagnes électorales» de son histoire et exige des comptes de l’actuel secrétaire général du parti.

Dans un communiqué qu’il a rendu public, le FLN a exprimé dimanche «sa grande satisfaction» quant au climat «de sécurité et de sérénité» ayant marqué les législatives, mettant en avant la bonne organisation assurée par l’Etat pour la réussite de ce scrutin. Mais cette apparente satisfaction ne semble être partagée que par les membres de la direction nationale du parti.

Car, au niveau de la base et des cadres du parti, c’est un autre son de cloche qui se dégage. En effet, prévus par nombre d’observateurs dès l’annonce des résultats des législatives qui, contrairement aux promesses de Djamel Ould Abbès, se sont avérées très en deçà des attentes des militants et des candidats du parti qui tablaient sur une victoire fracassante, des remous commencent à prendre forme au sein de la maison FLN.

Ces remous sont sans doute dus au fait que le FLN a non seulement raté ses promesses de gagner haut la main les législatives, mais il a aussi perdu des sièges au profit de son rival traditionnel,le RND, et en nombre: 57. Ainsi, après une accalmie qui n’aura duré que quelques mois, le FLN revient dans la zone de turbulence.

Et, comme d’habitude, c’est le scénario d’un changement à sa tête qui se dessine. «Les cadres et les responsables du FLN doivent se concerter pour voir quelle leçon tirer de ces élections et les décisions qu’il faut prendre à l’avenir», a déclaré Abdelaziz Ziari, connu pour son opposition à l’actuel secrétaire général du FLN, à l’annonce des résultats des législatives. Mais pourquoi s’en prendre uniquement au secrétaire général du parti alors que ce sont tous les cadres qui ont participé à la confection des listes et à la gestion de la campagne et qui sont donc responsables? Et puis, perd-on de vue que, malgré tout, le FLN a gagné et est toujours la première force politique du pays? Oublie-t-on qu’avant l’arrivée de Djamel Ould Abbès, ce parti était dans une crise qui a failli le mettre en charpie?

Décidément, cette critique à l’égard de Djamel Ould Abbè, bien qu’elle reste voilée, cache néanmoins une volonté claire de lui faire porter le chapeau seul. «Je suis soulagé de constater que le FLN soit resté le premier parti sur la scène politique nationale et que les équilibres, soient maintenus, mais je suis en colère parce que les citoyens attendaient autre chose de cette campagne», a-t-il ajouté avant de tirer à boulets rouges sur Ould Abbès en l’accusant d’avoir «mené la pire des campagnes électorales du FLN».

«Le secrétaire général s’est attardé plus sur ses préoccupations personnelles et ses problèmes particuliers que sur ce qui concerne les Algériens, l’avenir de l’Algérie et les moyens de sortir de la crise», a-t-il fulminé tout en reconnaissant que le RND a fait une meilleure campagne et a présenté des candidats d’une meilleure qualité que ceux du FLN. Quant aux raisons de cette défaite qu’il s’emploie néanmoins à présenter plutôt comme «un revers», Abdelaziz Ziari a indiqué que c’est «la conséquence des différentes crises ayant traversé le FLN ces derniers temps», mais aussi à la façon «intime», voire «clandestine», dont les listes électorales ont été préparées.

En conclusion, Abdelaziz Ziari insiste: Djamel Ould Abbès doit rendre des comptes. Cette exigence de reddition de comptes, Abdelaziz Ziari n’est toutefois pas le seul à en parler.

Les redresseurs, notamment Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Abada, qui ont pourtant donné des signes de rapprochement avec Ould Abbès, reviennent à la charge et exigent eux aussi de la direction actuelle du parti de s’exliquer sur «l’échec» que ce dernier a essuyé. «Même si le FLN a obtenu la première place, la situation est loin de nous satisfaire», estime Belayat.

«Les résultats sont maigres. Nous avons perdu en quantité et en qualité à cause du comportement de l’actuelle direction», renchérit Abada.Bien entendu, pour l’heure, les temps sont aux constats et, naturellement, tous les adversaires de Djamel Ould Abbès voient dans le recul du score électoral du FLN une belle opportunité pour le déloger. Mais, en l’absence de signes particulièrement forts, rien n’est sûr pour l’instant. Par contre, il est évident que les griefs retenus contre la direction du parti étant sensibles, il n’est pas exclu de voir les remous observés jusque-là se transformer en véritable tempête.

Dans tous les cas, le FLN ne rate nulle occasion de rappeler à qui veut bien le comprendre qu’il est un parti vraiment unique. Après avoir existé seul durant presque trente ans, il a survécu à l’ouverture démocratique, et malgré la floraison des partis dans ce sillage, il a toujours gardé la majorité à l’exception des élections législatives de 1991 qui ont été annulées et celles de 1997 qui ont été remportées par le RND, mais qui l’a tout de même associé à la gestion des affaires de l’Etat.

En fait, le FLN ne sait vivre que comme parti majoritaire et à l’intérieur du système et à chaque fois que des signes de mise en cause de ce dogme surgissent, il panique et, simultanément, réactive son instinct de survie et se met à chercher des moyens de se prémunir et d’éviter que sa posture hégémonique dans le paysage politique algérien ne soit ébranlée.