Les chefs d’inculpation retenus contre les prévenus sont le trafic de documents officiels, le faux et usage de faux, la corruption et la participation aux détournements et à la dilapidation de deniers publics.
Le procès de l’agence foncière de Tizi Ouzou s’est ouvert, hier, au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, après avoir été reporté le 29 septembre 2009 à la demande de la défense pour absence de témoins.
Une quarantaine d’accusés sont cités à comparaître dans cette affaire de dilapidation du foncier public au niveau du chef-lieu de la wilaya, parmi lesquels figurent l’ancien président de l’APC de Tizi Ouzou, Ahmed Taleb, actuellement en fuite, et les deux derniers directeurs de l’agence foncière qui sont en détention. Y figurent également deux autres personnes en détention et qui étaient des employés de l’agence.
Quant aux accusés encore en liberté, ils sont au nombre de 36, dont un notaire. Les chefs d’inculpation retenus contre les prévenus sont liés, notamment, au trafic de documents officiels, faux et usage de faux, corruption et participation aux détournements et dilapidation de deniers publics.
Un procès assez compliqué qui risque de s’éterniser vu le nombre important de témoins qui défilent depuis hier à la barre. Les faits remontent à 2002, quand l’ex-wali de Tizi Ouzou, M. Ouadhah, a saisi la police pour une enquête sur la distribution douteuse de lots de terrain au niveau du chef-lieu de la wilaya.
Quelque 500 parcelles ont été ainsi cédées à des prix symboliques, a-t-on rapporté dans l’arrêt de renvoi. Les bénéficiaires sont des employés de l’agence foncière, des membres de leur famille et des amis, et ils usaient parfois de noms d’emprunt. Certaines parcelles ont même été attribuées à plusieurs reprises et à des personnes différentes, liton encore dans le document judiciaire.
Et c’est grâce à cette distribution qu’une vingtaine de coopératives immobilières a vu le jour à Tizi Ouzou et que la construction anarchique, notamment au niveau de la nouvelle ville de Tizi Ouzou, a commencé. En fait, les bénéficiaires de ces terrains les ont revendus au prix fort à d’autres qui ont profité de cette aubaine pour investir dans l’immobilier.
C’est ainsi que tous les espaces verts ont été dilapidés et que la nouvelle ville a commencé à suffoquer de l’urbanisation à outrance menée par les propriétaires des coopératives immobilières. Le procès s’est donc ouvert hier matin en présence de 102 témoins sur les 150 convoqués, parmi lesquels figurent les cinq témoins oculaires représentant l’administration.
C’est en effet l’absence de ces derniers qui était derrière la demande de report faite par les avocats lors de la précédente session criminelle. La défense est assurée par 60 avocats. Les auditions n’ont débuté qu’aux environs de 15h hier, la matinée ayant été consacrée à la lecture de l’arrêt de renvoi et l’appel des concernés par cette affaire complexe.
A. Drifa