Le ministère de la Santé vient de reprendre le dialogue avec tous les intervenants dans le secteur du médicament.
Le Syndicat algérien de l’industrie pharmaceutique (Saip) a accueilli avec grande satisfaction la relance du comité de concertation entre tous les acteurs du secteur du médicament, décidée récemment par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari.
“Le Saip applaudit cette louable initiative qu’il soutient avec toute son énergie”, souligne le syndicat dans un communiqué rendu public. Le Syndicat des producteurs locaux a toujours soutenu, lit-on dans le communiqué, cette démarche fondée sur la consultation et le dialogue.
Il qualifie ce comité de “seul espace qui permet à l’ensemble des intervenants dans le médicament d’exprimer, dans la plus grande transparence, leurs attentes et leurs besoins afin d’atteindre les objectifs tracés par le ministre”.
Une chose est certaine, les producteurs nationaux reconnaissent la bonne volonté du ministre d’encourager la production locale, d’actualiser la liste arrêtée à l’importation et d’accorder la priorité à l’enregistrement du produit local. Face aux bonnes intentions du ministre, le Saip se tient à ses côtés et se met à son entière disposition pour la réactivation de cette organisation.
Ce comité devra reprendre ses réunions avec l’ensemble des partenaires concernés dans l’immédiat pour permettre à l’administration publique d’apporter des réponses rapides, adaptées et pertinentes aux préoccupations des opérateurs en pharmacie, notamment les fabricants. Le ministre de la Santé a réitéré sa détermination pour apporter le soutien nécessaire aux opérateurs pharmaceutiques qui investissent dans la fabrication des médicaments. Il est question de créer toutes les conditions propices à une plus grande couverture des besoins nationaux par la production locale.
À ce propos, le Saip suggère quelques mesures qu’il juge indispensables pour le bon déroulement de cette démarche. Une problématique sérieuse, sur laquelle insistent les industriels, a trait à la réactualisation de la liste des produits interdits à l’importation qui n’a vu le jour qu’une seule fois en l’espace de trois ans. Dès qu’un produit est fabriqué localement, expliquent-ils, son équivalent ne doit plus être importé pour peu que les conditions de disponibilité soient réunies. L’autre contrainte évoquée concerne le gel actuel de l’enregistrement des médicaments au sein de la direction concernée au ministère. Outre la reprise des enregistrements, le Saip suggère la mise en place d’un “couloir vert” pour les producteurs locaux. Il s’agit d’alléger le dossier d’enregistrement des fabricants locaux tout en garantissant, bien entendu, la sécurité sanitaire. Les délais d’enregistrement ne doivent pas dépasser, propose le syndicat, les 3 mois tel que le stipule la loi dans ses articles 21 et 22.
Or, les produits attendent parfois 16 mois, voire 18 mois pour qu’ils soient enregistrés. La problématique de remboursement des médicaments est un autre point qu’ils ont soulevé. “Aujourd’hui, l’on assiste à un paradoxe. Le gouvernement encourage l’émergence d’une industrie pharmaceutique algérienne, mais l’on remarque une opposition à cette même politique à travers le déremboursement de certains produits fabriqués localement”, déplorent-t-ils.
B. K