Il appartient à la présidente du Conseil, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Halley, qui a un rôle important à jouer, de faire avancer ce dossier.
Présidé ce mois d’avril par les États-Unis, le Conseil de sécurité des Nations unies prendra connaissance du rapport du nouveau SG le 19 du mois, avant d’entamer ses consultations le 25, pour statuer sur le renouvellement du mandat de la Minurso et surtout son fonctionnement.
Une année après la résolution 2285, qui avait renouvelé le mandat de mission onusienne au Sahara occidental tout en insistant sur le retour de ses agents expulsés par le Maroc pour assurer son plein fonctionnement, c’est le statu quo total dans ce conflit, vieux de plus de 40 ans. Il est de retour sur la table de l’organe exécutif de l’ONU avec les mêmes questions à l’ordre pour y apporter peut-être de nouvelles solutions.
Il appartient à la présidente du Conseil, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Halley, qui a un rôle important à jouer, de faire avancer ce dossier. L’on s’attend à ce que la diplomate US, qui a indiqué au cours d’une conférence de presse que le programme du Conseil de sécurité en avril sera axé sur les opérations de maintien de la paix de l’ONU et le rôle des droits de l’homme dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, apporte sa touche.
Nikki Halley a d’ailleurs donné un avant-goût de ce qu’elle envisage de faire en affirmant lors de son point de presse qu’elle a évoqué avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le besoin d’aller vers une réforme des opérations de maintien de la paix. “Il y a un fort consensus au sein du Conseil de sécurité” sur la nécessité d’avancer dans cette réforme, a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de rendre les opérations de maintien de la paix plus efficaces sur le terrain. Se dirige-t-on vers un renforcement des prérogatives de la Minurso ?
C’est une éventualité à ne pas écarter, d’autant plus que le Security Council Report n’a pas exclu que la question du respect des droits de l’homme au Sahara occidental soit à nouveau au menu des consultations avant de décider du renouvellement du mandat de la mission onusienne. Rappelons que la résolution de 2016 prorogeant le mandat de la Minurso d’une année a été adoptée par un Conseil de sécurité divisé.
Le texte qui a prévu l’examen des meilleurs moyens de parvenir à l’objectif de rétablir la Minurso dans la plénitude de son mandat a été adopté par 10 voix pour, 2 voix contre (Uruguay et Venezuela). Le vote a enregistré trois abstentions celles de la Chine, de la Russie et de la Nouvelle-Zélande.
Pour rappel, l’initiative américaine exigeant le rétablissement immédiat des activités de la mission et qui a été également soutenue par la Grande-Bretagne et la Russie a été sabordée l’année dernière par la France et le Maroc.
Ceci étant, le département des opérations de maintien de la paix n’a pas caché, en février dernier, sa préoccupation face au blocage dont fait l’objet la Minurso, chargée d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Il s’est particulièrement inquiété du sort de son personnel expulsé par le Maroc. Faut-il donc s’attendre à une résolution redonnant à la Minurso toutes ses attributions, afin qu’elle puisse débloquer ce dossier qui traîne dans les tiroirs de l’ONU depuis 1975 ?